DECESRobert Badinter, farouche opposant à la peine de mort, est décédé

Robert Badinter, l’ancien ministre qui s’est battu contre la peine de mort, est décédé

DECESL’ancien ministre de François Mitterrand s’est éteint à l’âge de 95 ans
Robert Badinter, l'ancien ministre de la Justice, à l'origine de l'abolition de la peine de mort, est décédé.
Robert Badinter, l'ancien ministre de la Justice, à l'origine de l'abolition de la peine de mort, est décédé.  - Ian LANGSDON / AFP / AFP
Caroline Politi

Caroline Politi

De lui, on retiendra avant tout sa lutte acharnée contre la peine de mort. Robert Badinter, ancien ministre de la Justice sous François Mitterrand est décédé dans la nuit, à l’âge de 95 ans, a annoncé ce vendredi sa collaboratrice. C’est lui qui, en 1981, a porté ce projet de loi devant une Assemblée nationale très divisée. « Demain, grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue […]. Demain, vous voterez l’abolition de la peine de mort », avait-il lancé aux députés dans un véritable réquisitoire de près de deux heures.

Une conviction chevillée au corps depuis qu’il a défendu, en tant qu’avocat de Robert Botemps, un homme notamment accusé de complicité du meurtre d’une infirmière, qui fut guillotiné dans la cour de la prison de la Santé en novembre 1972. Cinq ans plus tard, il évite la peine capitale au meurtrier d’enfant Patrick Henry, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

Un père déporté

La loi mettant fin à la peine de mort est promulguée le 9 octobre 1981. Vingt-cinq ans plus tard, le 19 février 2007, l’abolition est inscrite dans la Constitution par le Parlement réuni en Congrès à Versailles. Robert Badinter déclare alors : « La peine de mort est vouée à disparaître de ce monde comme la torture, parce qu’elle est une honte pour l’humanité. Jamais, nulle part, elle n’a fait reculer la criminalité sanglante. »

Celui qui fut également président du Conseil constitutionnel pendant près de neuf ans a voué sa vie à la défense des droits de l’Homme. Une soif de justice qu’il puise de son adolescence, marquée par la Seconde Guerre mondiale. Le 9 février 1942 – il y a 81 ans jour pour jour – alors qu’il n’a que 14 ans, son père est arrêté sous ses yeux à Lyon. Il mourra en déportation dans le camp de concentration de Sobibor (Pologne), tandis que sa famille est réfugiée en Savoie.

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A l’annonce du décès de Robert Badinter, le chef de l’Etat Emmanuel Macron a salué sur X : « Une figure du siècle, une conscience républicaine, l’esprit français. » « L’abolition de la peine de mort sera à jamais son legs pour la France. nous lui devons tant, nos droits et nos libertés lui doivent tant », a ajouté son premier ministre Gabriel Attal, également sur X.