REPORTAGEEt pourquoi pas devenir agent de la sûreté RATP pour les JO de Paris ?

JO de Paris 2024 : La RATP sûreté recrute 120 agents… « C’est une fierté d’être en première ligne »

REPORTAGELe GPSR recrute 120 agents en 2024 et souhaite féminiser ses rangs
Les agents de la RATP sûreté se déplacent toujours par équipes de trois. Un pilote et deux agents.
Les agents de la RATP sûreté se déplacent toujours par équipes de trois. Un pilote et deux agents.  - R.Le Dourneuf / 20 Minutes / 20 Minutes
Romarik Le Dourneuf

Romarik Le Dourneuf

L'essentiel

  • A l’image du groupe RATP, le GPSR, la police du métro, souhaite recruter 120 agents en 2024, année des Jeux Olympiques à Paris.
  • Pour faire face à la concurrence des autres services de sécurité (polices, SNCF…), la RATP avance ses avantages sociaux et la qualité de ses installations.
  • Décidée à féminiser ses rangs, la RATP mise beaucoup sur Mégane, 32 ans et major de sa promotion de formation, pour prouver que la sûreté n’a pas de genre.

«Et si vous deveniez agent de la sûreté cet été ? » On n’en est pas encore là, mais c’est le genre d’affiches que la RATP pourrait coller dans ses couloirs. Près de 6.200 agents recrutés en 2023, encore 5.300 visés cette année, la régie des transports est lancée depuis plusieurs mois dans une course au recrutement pour retrouver son fonctionnement optimal.

Et à côté des machinistes, conducteurs et personnels de station, la sûreté des transports n’est pas oubliée. La GPSR (Groupe de protection et de sécurité des réseaux) veut recruter 120 nouveaux agents dans ses rangs. Pour connaître un peu mieux cette branche de la RATP, 20 Minutes s’est immergé quelques heures dans un « Kheops », véritable base de cette « police de la RATP ».

De nouveaux locaux

C’est dans un immeuble de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) que le « K2 » se situe pour le moment. Cette base accueille la section ouest de la RATP sûreté. « Nos 1.000 agents sont répartis en cinq zones : nord, sud, est, ouest, et un central dans Paris », explique Stéphane Philippotain, responsable en chef du Kheops, qui emprunte actuellement les locaux de la section Nord en attendant la totale remise à neuf de son propre fief à la Défense.

La nouvelle salle de sport du site de Saint-Ouen, l'une des fiertés du GPSR.
La nouvelle salle de sport du site de Saint-Ouen, l'une des fiertés du GPSR.  - R.Le Dourneuf / 20 Minutes

Ces locaux à Saint-Ouen sont eux aussi flambant neufs, preuve de l’investissement que la RATP veut mettre dans cette branche. Une manière de les rendre plus accueillants, plus fonctionnels, mais aussi plus « attractifs » selon Didier Robidoux, directeur de la « sûreté ». « Au niveau du recrutement, nous subissons la concurrence d’autres services comme les polices nationales et municipales ou encore la Suge, nos cousins de la SNCF. »

Des effectifs à 100 % pour les JO de Paris 2024

Avec les JO en ligne de mire, il s’agirait de ne pas trop tarder à renforcer les rangs. Non pas qu’il manque d’effectifs pour les Jeux, selon le directeur – qui assure que ses services sont prêts à 100 % –, mais parce qu’il y a un turn-over et que des renforts seraient les bienvenues.

Prêts à 100 %, ils seront mobilisés à 100 %, nous explique Stéphane Philippotain : « En temps normal, les effectifs sont réduits l’été, du fait des vacances et de la densité moindre de voyageurs. Cette année, nous tournerons à plein pendant les Jeux, les services seront déployés comme en temps normal. » Traduction : On repousse les congés et un peu d’aide ne serait pas de trop.

Du sport au quotidien

C’est donc un été sportif qui s’annonce pour les troupes du GPSR. Pour symboliser l’image, le responsable du K2 nous emmène dans la toute nouvelle salle de sport du complexe. Tout y est : Sacs de frappe, vélos d’appartement, banc de musculation, tapis de course…

« C’est le deuxième endroit le plus important du détachement après la salle d’armes, l’activité physique est prépondérante dans notre mission, donc le sport et l’hygiène de vie sont soignés », explique le responsable. Qui nous encourage au passage vivement à montrer les photos dans nos colonnes : « Vous ne trouverez pas ces installations partout, si ça peut inciter davantage des candidats à nous rejoindre… ».

« On fait tous du sport au quotidien, souvent on vient une heure avant notre service. Ça permet de garder la forme, mais aussi de souder les équipes », explique Nicolas A.*. Derrière lui, Nicolas B.* et Mégane, déjà en tenue, constituent le reste de l’équipe. Les agents se déplacent toujours par trois, un pilote et deux agents. Que ce soit pour les « Papas » (agents à pied dans les transports) ou les « Mike » (motorisés en surface).

Des recrutements ouverts à tous, même aux parcours atypiques

Si la RATP a tenu à nous les présenter, ce n’est sans doute pas dû au hasard. A eux trois, ils sont un message aux potentiels candidats qui hésitent à se lancer dans l’aventure RATP Sûreté. Nicolas A., le « pilote », est un ancien machiniste de la RATP qui a changé de métier en interne. « Il est l’exemple de ce que peut offrir l’entreprise, des évolutions, des opportunités, une carrière qui change, mais en restant au sein d’un même groupe avec son ancienneté et ses avantages », nous vend Stéphane Philippotain, lui-même passé par l’administration de la RATP avant d’enfiler l’uniforme.

Mégane est sortie major de sa promotion et symbolise la féminisation voulue par la RATP.
Mégane est sortie major de sa promotion et symbolise la féminisation voulue par la RATP.  - R.Le Dourneuf / 20 Minutes

« Moi j’étais éducateur sportif avant de devenir agent de sûreté à la RATP il y a cinq ans », raconte Nicolas B. juste à côté de lui. « C’est un métier accessible, et toute personne normalement constituée peut y prétendre », ajoute-t-il. Avant de préciser : « S’il n’y a pas besoin d’être un champion olympique, il faut quand même être en forme et actif. » Les autres critères qu’il cite sont « la stabilité dans la tête », avoir de l’empathie et une bonne analyse générale des situations et des personnes, en plus d’aimer travailler en équipe.

Mégane, 32 ans, major de promo et tête d’affiche de la féminisation de la RATP

Des qualités qui siéent parfaitement à Mégane visiblement. Sortie major de sa promotion à la fin du mois de décembre, elle fait la fierté de son groupe et une parfaite publicité pour le GPSR, qui veut féminiser ses rangs. Aujourd’hui, les femmes représentent 6 % des effectifs. « Notre objectif est d’attendre 30 % dans nos recrutements à venir, assure le directeur, et en cela, Mégane est une belle tête d’affiche. Elle montre que la sûreté n’est pas une question de genre. »

Une lourde responsabilité pour la jeune femme de 32 ans passée par le commerce, les sapeurs-pompiers et l’armée dans des vies précédentes. Mais Mégane a les épaules solides et n’a pas peur de la mission : « Nous sommes toutes et tous mis sur un pied d’égalité, les femmes ne doivent pas hésiter à tenter leur chance. »

Une sélection et une formation exigeantes

La nouvelle agent de la sûreté vante aussi les mérites de la formation de 15 semaines prodiguée aux candidats : « Nous sommes une vingtaine par promotion. C’est intense mais aussi très pratique. Ce que je découvre sur le terrain est exactement ce à quoi nous avons été préparés », dit celle qui s’est engagée en prévision des Jeux olympiques. Une échéance qui l’excite plus qu’elle ne l’inquiète : « C’est une fierté d’être en première ligne et de servir. »

Attention toutefois, la sélection reste drastique avec des tests physiques exigeants, des exercices psychotechniques et des entretiens avec, notamment, des psychologues du travail. « Seul 1 dossier sur 70 en moyenne est sélectionné », alerte Didier Robidoux.

Pour finir de convaincre les hésitants à les rejoindre, les agents de la RATP avancent quelques derniers arguments, comme la formation payée, les avantages d’un grand groupe et une rémunération qui démarre à 27.000 euros brut (primes comprises). Peut-être le prix de JO réussis pour les transports franciliens.