Mort de Robert Badinter : « Charognard », « hypocrite », l’hommage de Jordan Bardella passe mal
revue de tweets•Le président du Rassemblement national s’était montré critique envers la suppression de la peine de mort, combat phare de Robert Badinter
C.d.S
Jordan Bardella a-t-il manqué une occasion de se taire ? Emboîtant le pas à de nombreux responsables politiques, le président du Rassemblement national y est allé de son hommage à Robert Badinter, dont la mort a été annoncée ce vendredi. « Ancien ministre de la Justice, homme de lettres, Robert Badinter a défendu toute sa vie ses idéaux, avec constance et éloquence », a-t-il publié sur X.
Plusieurs internautes n’ont pas manqué de remarquer qu’il ne fait aucune mention du combat phare de l’ancien ministre de la Justice contre la peine de mort, qu’il a fait abolir en 1981, alors ministre sous François Mitterrand. Et pour cause, Jordan Bardella, s’il ne s’est pas clairement prononcé en faveur de son rétablissement, avait regretté sa suppression en mai dernier.
« L’échelle des peines s’est effondrée dans notre pays depuis la suppression de la peine de mort dans notre droit », avait déclaré Jordan Bardella. « Je ne suis pas pour le retour de la peine de mort », avait-il tout de même ajouté, rappelant que « le Rassemblement national défend la perpétuité réelle ». Marine Le Pen avait elle-même émis l’éventualité de soumettre au référendum la possibilité de rétablir la sentence capitale, avant de rétropédaler.
« Récupération »
L’hommage au père de l’abolition de la peine capitale en France par Jordan Bardella a donc fait grincer les ongles de certains internautes qui n’ont pas manqué de faire remarquer sur les réseaux sociaux le décalage des idées entre les deux hommes. « Vous soutenez la peine de mort au Front National. Récupération des charognards ! », écrit ainsi Jean Sanroman ; « monsieur Badinter combattait vos idées, surtout vos positions sur la peine de mort », rappelle monalulu, quand Surricate dénonce « l’hypocrisie » du chef de l’extrême droite.
L’opposition entre Robert Badinter et Jordan Bardella ne s’arrête pas à la question de la peine de mort. Comme le souligne Edwy Plenel, rédacteur en chef de Mediapart, l’ancien ministre de la Justice de François Mitterrand combattait aussi avec véhémence l’extrême droite et ses idées, comme il l’a rappelé face à l’historien négationniste Robert Faurisson, en 2007, au tribunal de Grande instance de Paris.
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