RugbyAprès la défaite encourageante, voici la victoire navrante pour les Bleus

Ecosse-France : « Vous savez, le contenu »… Après la défaite encourageante, voici la victoire navrante des Bleus

RugbyLe XV de France s’est imposé en Ecosse, ce samedi, mais a livré une prestation plus que moyenne
Matthieu Jalibert a été en difficulté ce samedi.
Matthieu Jalibert a été en difficulté ce samedi. - AFP / AFP
Antoine Huot de Saint Albin

Antoine Huot de Saint Albin

L'essentiel

  • Après une défaite inaugurale contre l’Irlande, les Bleus se sont imposés à Murrayfield (16-20) lors de la deuxième journée du Tournoi des VI Nations.
  • Bousculé durant la majorité du match, le XV de France s’est imposé grâce à un essai de Bielle-Biarrey et un sauvetage à la dernière minute.
  • Fabien Galthié s’est montré pourtant satisfait de la prestation de son équipe.

Il y avait comme une forme d’incompréhension, à la mi-temps. Certes, le XV de France n’était mené que de trois points (13-10), et sortait d’une grosse séquence défensive, avec une dernière mêlée introduction Ecosse gagnée sous ses poteaux, mais les Bleus avaient vécu quarante minutes compliquées, très compliquées à Murrayfield, dans la lignée de la prestation médiocre face aux Irlandais, une semaine plus tôt à Marseille.

Des difficultés sur les lancers de Peato Mauvaka (quatre touches perdues), les jambes et les mains qui tremblent sous les nombreuses chandelles écossaises (Matthieu Jalibert en tête), comme lors du quart de finale de la Coupe du monde face aux Boks, et des pénalités par-ci, par là (7 en première période), offrant à des Ecossais peu réalistes l’occasion d’investir le camp français. Pourtant, juste après les citrons, Fabien Galthié, au micro de France Télévisions, semblait plutôt heureux de ce premier acte :

« Je suis très satisfait, nous sommes très satisfaits, de notre première mi-temps, commentait le sélectionneur du XV de France. On a un temps fort qui n’est pas conclu, ça se discute sur les positions défensives des Ecossais. Malgré les décisions qui ne sont pas en notre faveur, on reste dans le match. L’équipe fait preuve de beaucoup de cœur, de solidarité. » »

Essai décisif de Bielle-Biarrey

Le temps fort en question ? Une percée de Gaël Fickou, auteur quelques minutes plus tard d’un essai, arrêté à quelques mètres de la ligne. Pour le reste, pas grand-chose. Comme les munitions, réduites à peau de chagrin, à disposition des deux flèches bordelaises Louis Bielle-Biarrey et Damian Penaud, dans la lignée d’une charnière Maxime Lucu-Matthieu Jalibert pas franchement rassurante. Pas de combinaisons, peu de franchissements, des petites passes latérales, du jeu au pied à foison… Bref, le XV de France a peiné.

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Et la physionomie du match n’a pas franchement changé après le repos, bien que Fabien Galthié ait exhorté ses troupes à jouer plus haut. Heureusement pour le sélectionneur, un exploit de Louis Bielle-Biarrey a permis aux Bleus de passer devant à dix minutes de la fin de la rencontre, avant qu’un sauvetage de Matthieu Jalibert, en difficulté le reste du match, et une dernière action litigieuse avec un possible essai écossais refusé n’entérinent la victoire des Bleus.

Qu’il nous semble loin le temps où les partenaires de Grégory Alldritt, sorti sur civière après une grosse contusion, nous enthousiasmaient, que ça soit à Twickenham en dérouillant l’Angleterre, ou en proposant une orgie de jeu face aux All Blacks. Mais les temps ont changé, Antoine Dupont et Romain Ntamack sont absents et le traumatisme de la Coupe du monde semble encore bien présent, bien que les joueurs disent le contraire.

« Le contenu est formidable »

Alors, le simple fait de gagner réjouissait Fabien Galthié. Et peu importe que la prestation de ses ouailles soit si peu convaincante. « Quand vous gagnez en Ecosse, vous savez, le contenu…, réagissait le sélectionneur au terme de la rencontre. Vu le niveau de l’Ecosse, ça me va. Vu le contexte, ça me va. C’est parfait. On n’est pas là pour faire des démonstrations, on est là pour gagner des matchs. (…) Le contenu est formidable. » Fabien Galthié, l’art et la manière de prendre tout le monde à contre-pied.

Evidemment, toute la prestation des Bleus en Ecosse n’est pas à jeter, comme la défense, intraitable notamment à la fin du premier acte ou avant le coup de sifflet final, à l’image des 18 placages réussis par François Cros. « Ce n’était pas un match simple, on a été en difficulté mais on n’a jamais rien lâché, savourait Gaël Fickou. Il y a du positif, du négatif aussi, mais on est très satisfait d’avoir gagné ce match. Le but, c’était d’être dans le coup jusqu’aux quinze dernières minutes. »

La belle entrée de Posolo Tuilagi

Notamment pour profiter de l’apport du banc. Les entrées de Posolo Tuilagi, Alexandre Roumat et Nolan Le Garrec ont été décisives. Plus de puissance dans le combat, plus de fluidité dans le jeu aérien, plus de vitesse à la sortie des rucks… Les trois hommes ont joué un rôle important dans la remontada des Bleus. Le deuxième ligne surpuissant de Perpignan a notamment empêché l’essai écossais à la dernière seconde en glissant son bras sous le ballon.

Tous les joueurs semblaient en tout cas soulagés par ce succès après la déroute irlandaise. Car tous ont souligné que la semaine passée à Marcoussis n’avait pas été de tout repos. « C’est une de mes plus belles victoires avec l’équipe de France, expliquait Grégory Alldritt. On a passé une semaine compliquée. On s’est vraiment resserré entre nous et ce n’est pas un élément de langages. On voulait le faire pour nous et on l’a fait. » Après tout, si la France gagne comme ça le Mondial 2027, on ne trouvera rien à redire.