ÉquipementFaut-il céder à la tentation du clavier mécanique ?

Pour jouer ou travailler plus vite, faut-il céder à la tentation du clavier mécanique ?

Équipement« Cases », « switch », « keycaps »… « 20 Minutes » vous donne les codes pour vous aventurer dans l’univers des claviers mécaniques
Claviers mécaniques: enflammez vos séances d'e-sport!
Christophe Séfrin

Christophe Séfrin

L'essentiel

  • De plus en plus de fans de gaming et d’e-sport s’équipent d’un clavier dit « mécanique » pour leurs sessions de jeux.
  • Préfabriqués ou à monter soi-même, ces claviers sont réputés pour leur réactivité et leur résistance.
  • Il est également possible de les customiser avec un niveau de personnalisation qui va jusqu’au design de chacune des touches.

Coup de jeune pour les claviers mécaniques. L’engouement des foules pour l’e-sport replace ce banal accessoire pour PC sur le devant de la scène. Ou plutôt, au cœur de l’arène. Souplesse, rapidité, réactivité… ces claviers personnalisables n’auraient que des atouts pour défier ses adversaires… mais aussi travailler plus vite. 20 Minutes vous explique comment ajouter une touche de génie à votre ordi.

Rapidité, réactivité et solidité

C’est un monde à part, celui des claviers mécaniques. Démocratisés dans les années 1980 avec le développement de l’informatique, ils furent rapidement supplantés par les claviers dits « à membrane », plus compacts et silencieux. Ce sont ceux qui équipent nativement la plupart des ordinateurs. Mais avec le tsunami e-sport (plus de 10,8 millions de Français auraient consommé et/ou pratiqué de l’e-sport en 2022, selon l’association France Esports), les claviers PC roulent de nouveau des mécaniques. Encore cet attrait pour la techno vintage ? Pas cette fois.

Minimalistes, rétro-éclairés, customisés... les claviers mécaniques jouent aussi la carte de la solidité.
Minimalistes, rétro-éclairés, customisés... les claviers mécaniques jouent aussi la carte de la solidité. - mon-clic.com

« À la différence du clavier classique, le clavier mécanique permet de gagner en rapidité, en réactivité et en solidité. Les gamers se les sont appropriés, mais aussi les copywriters qui écrivent du texte pour le Web à longueur de journée », confirme Mathis Deloison, 21 ans, qui a fondé mon-clic.com. Ce qui était tout d’abord un projet étudiant de deuxième année de technique de commercialisation est désormais un site d’e-commerce pour les aficionados de claviers mécaniques adeptes de personnalisation.

Car si toutes les marques de gaming, comme Alienware, Razer ou HyperX proposent des claviers mécaniques adaptés au jeu, plus ou moins sophistiqués, l’expérience ultime consiste à fabriquer soi-même son clavier, selon ses propres besoins, afin d’en personnaliser totalement l’usage, mais aussi le design. La technique se rapproche du petit Mécano ou d’un Lego pour lequel différentes pièces sont nécessaires. Il y en a trois grandes catégories : les « cases », les « switch », et les « keycaps ».

Les « cases », c’est la base

Les cases sont tout d’abord les bases, les socles avec la carte mère, autour desquels on va assembler son clavier. Il en existe de tailles différentes. On les distingue par un nombre et un pourcentage afin de les comparer à un clavier standard (dit « Full Size »). Ainsi, un clavier mécanique 40 % aura-t-il une taille équivalente à 40 % de celle d’un clavier Full Size. Il existe aussi des claviers 60 %, 65 %, 75 %. Sans oublier le Tenkeyless (TKL), sans pavé numérique. Outre l’espace gagné sur le plan de travail, les TKL réduisent la distance entre la souris et les touches du clavier directionnelles. Gain de rapidité assuré !

Notez que l’on distingue les claviers dits ANSI et ISO. Ces acronymes font référence à leur structure. Les premiers plongent leurs gènes dans les claviers QUERTY anglo saxons, avec une touche Return (ou « Entrée ») rectangulaire disposée horizontalement. Les seconds, à l’ADN très AZERTY, ont une touche Return en forme de « L » inversé. Choisir l’une ou l’autre norme dépend véritablement des usages, mais il est possible d’adapter un clavier AZERTY sur une structure ANSI, et réciproquement.

Les switchs qui accueillent les keycaps permettent de parfaitement aujuster la réactivité et le son du clavier.
Les switchs qui accueillent les keycaps permettent de parfaitement aujuster la réactivité et le son du clavier. - Razer

De leur côté, les switch sont des composants qui peuvent se comparer à des interrupteurs, ou des commutateurs, logés entre les cases et les keycaps (les touches). Ils intègrent un ressort et leur choix détermine le confort de frappe, mais aussi le niveau sonore de la frappe. Certains sont dits « debounce », soit sans délai de rebond. Un gage de performances accrues.

Jusqu’à 100 euros pour une keycap

Les keycaps, enfin, sont donc les touches que l’on emboîtera religieusement sur les switch. Leur couleur peut être adaptée selon les besoins, comme pour les touches Z, Q, S, et D utilisées pour les déplacements des jeux vidéo et qu’il peut être bon de distinguer des autres. Ou pour les touches de direction (avec les flèches). Ou bien encore pour le T et le Y qui sont des raccourcis.

Les keycaps dites «Artisan» atteignent un niveau de personnalisation maximal.
Les keycaps dites «Artisan» atteignent un niveau de personnalisation maximal. - The Artisankeycap

Avec les keycaps, l’imagination peut prendre le pouvoir. Choix des caractères que l’on peut personnaliser, de la matière… les possibilités sont nombreuses. Jusqu’à celle consistant à customiser son clavier avec des keycaps en résine époxy translucides incorporant tout ce qu’il est à peu près possible d’imaginer : décors miniatures, personnages d’anime, de films, etc.

Il s’agit parfois de véritables œuvres d’art miniatures, produites artisanalement, dont le prix peut varier de vingt à une centaine d’euros la keycap ! Des personnages peuvent aussi être logés sur le dessus de la keycap, des vaisseaux spatiaux, des reproductions de food comme des burgers, d’animaux… En la matière, les univers des jeux de Nintendo sont plutôt bien représentés.

Des jouets tape-à-l’œil

Certes, le marché des claviers mécaniques personnalisables reste encore un marché de niche, mais un marché de vrais passionnés. Des communautés émergent, comme Mechanical Keyboards France qui fédère les fans de claviers mécaniques et distille conseils et mises en garde.

Selon elle, certains claviers mécaniques vendus par les marques font figure de « jouets à l’apparence tape-à-l’œil de qualité médiocre, à presque 200 euros (…) aux dépens de ce qui fait la réputation des claviers mécaniques, la rapidité et la solidité ». Mathis Deloison de mon-clic.com confirme : « On estime à peu près à 50 millions de frappes la durée de vie d’un clavier mécanique, contre 5 millions pour un clavier à membrane ».

Budget : autour de 200 euros pour un clavier mécanique performant, et entre 300 et 350 euros pour un clavier mécanique doté de keycaps artisanales, dites « Artisan ». Et pas besoin d’être un bricoleur acharné. Trente minutes suffisent pour assembler son propre clavier.

Sujets liés