CALMER LE JEUAprès l’avoir traité d'«imbécile», le président argentin rencontre le pape

Vatican : Après l’avoir traité d'« imbécile », le président argentin rencontre le pape François

CALMER LE JEUDeux mois après sa prise de fonction à la présidence de l’Argentine, Javier Milei est en visite officielle à Rome pour tenter d’adoucir ses relations avec le Vatican
Le pape Francois et le president argentin Javier Milei, au Vatican le 11 février 2024.
Le pape Francois et le president argentin Javier Milei, au Vatican le 11 février 2024. - Vatican Media/AP / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le président argentin change de stratégie sur sa relation avec le souverain pontife. Javier Milei doit être reçu pour la première fois ce lundi au Vatican par le pape François, natif comme lui de Buenos Aires, une audience destinée à aplanir leurs relations alors que l’Argentine connaît une situation économique explosive.

Cet économiste ultralibéral de 53 ans effectue sa première visite officielle à Rome deux mois après sa prise de fonction à la présidence de l’Argentine. Durant l’audience, les deux hommes devraient discuter d’un possible voyage du pape en Argentine où ce dernier n’est plus retourné depuis qu’il est devenu le chef de l’Eglise catholique en 2013.

Une première rencontre dimanche

Dimanche, les deux hommes étaient tout sourire lors d’une messe célébrée en la basilique Saint-Pierre pour la canonisation de la première sainte argentine, la religieuse et missionnaire du XVIIIe siècle María Antonia de San José, connue sous le nom de « Mama Antula ». Pour l’occasion, Javier Milei a donné à son compatriote de 87 ans une franche accolade.

Les relations sont toutefois très compliquées entre les deux hommes. Après avoir accusé le pape l’an dernier d’ingérences politiques, Javier Milei a toutefois radouci le ton, l’encourageant à se rendre en Argentine.

Habitué aux sorties provocantes et impulsives, Javier Milei avait, pendant sa campagne électorale, traité le pape de « personnage néfaste », d'« imbécile qui promeut le communisme » ou de « représentant du Malin » sur Terre, avant de changer radicalement de ton, lui présentant ses « excuses » et assurant le « respecter ». En novembre, François avait cependant appelé le président fraîchement élu pour le féliciter et, faisant fi des insultes de ce dernier à son égard, lui avait adressé un chapelet.

Des positions radicalement différentes

Tout semble surtout séparer le libertarien aux postures d’extrême droite du jésuite qui prône l’aide aux plus démunis et dénonce les dérives des marchés financiers. Sur l’écologie par exemple, thème fort du pontificat, Javier Milei assure que le changement climatique n’est pas « une responsabilité de l’homme », là où le pape dénonce l’impact de l’homme sur la « Maison commune ».

Les deux hommes divergent aussi radicalement sur la manière de lutter contre la pauvreté, qui touche 40 % de la population argentine. Depuis le début de son pontificat, le pape François n’a cessé de pointer les inégalités générées par l’économie de marché et d’appeler à protéger les plus vulnérables dans la société. Javier Milei veut lui déréglementer au pas de charge l’économie de son pays.