« Ils ont tué mon père devant moi », le cauchemar des enfants soldats

Crimes de guerre Le 12 février, c’est la Journée internationale des enfants soldats, dédiée aux milliers de garçons et de filles enrôlés de force dans les groupes armés

Mathilde Dubois
RDC, Soudan ou Afghanistan... Au moins 93.000 enfants-soldats dans le monde — 20 Minutes
  • Selon un rapport de l’ONU publié en 2022, des dizaines de milliers d’enfants sont toujours impliqués directement ou indirectement dans des conflits armés, subissant souvent plusieurs violations de leurs droits.
  • En 16 ans, au moins 93.000 enfants soldats ont été recensés par l’ONU. Un chiffre qui pourrait être largement sous-estimé.
  • Les raisons des recrutements sont multiples : endoctrinement, terreur de l’ennemi face à la cruauté enfantine, ou armes plus adaptées aux petites mains par exemple.

« Ils me frappent et m’ordonnent d’assassiner mon père. » À 13 ans, Joseph a été capturé par un groupe armé et son quotidien tourne au cauchemar. « Ils crient " tue ton père " mais je leur dis que je ne peux pas. Ils doivent me tuer aussi avec lui. L’un d’eux sort un couteau, attache les mains de mon père et l’oblige à s’allonger par terre. On m’ordonne de m’asseoir à côté de lui et de ne pas bouger. Puis ils tranchent la gorge de mon père, le tuant juste devant moi. »

Comme lui, des dizaines de milliers d’enfants sont toujours impliqués directement ou indirectement dans des conflits armés selon le rapport de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés au Conseil des droits de l’homme, publié en janvier 2022. « Il est également important de noter que de nombreux enfants subissent plus d’une violation, ce qui accroît leur vulnérabilité. Par exemple, l’enlèvement est souvent combiné ou conduit à d’autres violations, comme le recrutement et l’utilisation et la violence sexuelle… », précise un communiqué de l’Unicef.

L’ONU a ainsi recensé au moins 93.000 enfants soldats entre 2005 et 2020. Un chiffre qui pourrait être largement sous-estimé. Endoctrinement, terreur de l’ennemi face à la cruauté enfantine, armes plus adaptées aux petites mains… Les raisons de ces recrutements sont multiples et les situations sous évaluées. Derrière ce terme générique, il n’y a pas seulement des jeunes envoyés sur les lignes de front.

Une vidéo à retrouver en tête de cet article.