NickelPourquoi la fermeture de l’usine Glencore menace la Nouvelle-Calédonie ?

Nouvelle-Calédonie : Pourquoi la fermeture de l’usine Glencore menace-t-elle l’archipel ?

NickelLa production de l’usine de Koniambo Nickel va être placée en sommeil, a annoncé le géant suisse Glencore, ce lundi
Vue aérienne de l'usine Glencore en septembre 2015.
Vue aérienne de l'usine Glencore en septembre 2015. - THEO ROUBY / AFP / THEO ROUBY / AFP
Emilie Jehanno

E.J. avec AFP

C’était le projet phare, qui devait permettre de rééquilibrer les richesses entre les provinces Nord et Sud de la Nouvelle-Calédonie. La production de ferronickel de l’usine de Koniambo Nickel SAS (KNS) va être placée en sommeil, a annoncé Glencore ce lundi.

Le groupe suisse, qui détient 49 % de KNS, mais en assume seul les pertes financières au terme du pacte d’actionnaire qui le lie à la province Nord, qui possède les 51 % restants, cherche un nouveau partenaire industriel. Il estime que ces activités ne sont « pas rentables » malgré les propositions du gouvernement français.

« Une opération intenable »

Le géant suisse des matières premières dit « apprécier les efforts du gouvernement français pour revitaliser et sauver l’industrie du nickel en Nouvelle-Calédonie » dans un communiqué. « Toutefois, même avec l’assistance proposée, KNS reste une opération intenable », a-t-il ajouté. L’usine emploie 1.300 salariés et n’a jamais été rentable, affichant une dette colossale de près de 14 milliards d’euros.

Début février, le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, avait affirmé avoir proposé « 60 millions d’euros de subventions sur le prix de l’énergie, 45 millions de ressources supplémentaires et un prêt de 100 millions » afin de garantir la pérennité de la production de KNS. Et avait appelé le groupe à « prendre ses responsabilités », ce dont se défend ce dernier depuis qu’il est arrivé dans le partenariat en 2013.

Une filière au bord de la faillite

La filière nickel en Nouvelle-Calédonie, avec ses trois usines métallurgiques et les sous-traitants, représente près d’un quart des emplois privés de l’archipel et 20 % de son produit intérieur brut (PIB). Mais elle est plombée par la combinaison d’une chute des cours, d’une énergie coûteuse et d’une hausse de la concurrence étrangère. Fin janvier, des salariés et sous-traitants du secteur avaient fait grève pendant une journée pour inciter les actionnaires des trois usines de raffinage de l’archipel, au bord de la faillite, à participer au redressement du secteur.

Glencore estime qu’il ne peut « pas continuer à financer les pertes au détriment de ses actionnaires » et a donc pris la décision de placer ces activités en opérations d’entretien et de maintenance. Les fours resteront chauds pendant six mois et tous les employés conserveront leur poste pendant la période de transition, l’objectif étant de maintenir les activités critiques et garantir la sécurité du site. Un budget a été alloué pour cette période de transition, détaille le communiqué sans fournir de détails financiers.

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