aéronautiquePourquoi Elon Musk plombe-t-il (un peu) les bénéfices d’Airbus ?

Airbus : Pourquoi, malgré des commandes records, les bénéfices de l’avionneur diminuent-ils (un peu) ?

aéronautiqueAirbus annonce un bénéfice net de 3,8 milliards d’euros pour 2023, en baisse de 11 %, car si les avions se vendent comme des petits pains le secteur spatial est plus chahuté. Par Elon Musk notamment
Airbus n'a jamais vendu autant d'avions qu'en 2023. Il en a aussi livré 800, et son carnet de commandes lui assure quasi une décennie de production.
Airbus n'a jamais vendu autant d'avions qu'en 2023. Il en a aussi livré 800, et son carnet de commandes lui assure quasi une décennie de production. - Alexandre GELEBART / 20 Minutes
Hélène Ménal

H.M. avec AFP

Comparé à Boeing, Airbus fait des étincelles. Il annonce ce jeudi un bénéfice net de 3,8 milliards d’euros pour 2023 contre un trou d’air de 2,05 milliards d’euros pour son éternel rival américain. Mais un petit nuage obscurcit quand même la belle performance l’avionneur européen puisque ses bénéfices sont en baisse de 11 % comparés au record historique de 2022. La faute au secteur spatial.

Le bénéfice opérationnel d’Airbus Defence & Space a en effet fondu de 40 %, à 229 millions d’euros, amputé par une charge de 600 millions d’euros dans l’activité spatiale, qui représente environ 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Soumise à la très forte concurrence imposée par Elon Musk, avec SpaceX, et par de nouveaux opérateurs de constellations, elle a été touchée par des retards de développement et surcoûts de certains programmes, concernant notamment les nouveaux satellites géostationnaires de télécommunications Onesat, selon une source proche du dossier.

Airbus n’a jamais vendu autant d’avions

Guillaume Faury, le patron d’Airbus, a d’ailleurs laissé les rênes de la division Avions commerciaux à Christian Scherer pour pouvoir davantage se consacrer à la stratégie globale d’Airbus et notamment aux activités spatiales et de défense en pleine réorganisation afin, dit-il, de viser une « exécution rigoureuse des programmes » .

Côtés avions, en revanche, tout plane. Après avoir raté sa cible de livraisons d’avions en 2022, l’avionneur est parvenu à remettre 735 avions à ses clients en 2023. Et il prévoit d’en livrer « environ 800 » en 2024, soit le nombre d’avions livrés en 2018, avant que la pandémie ne torpille le secteur aéronautique.

L’avionneur a par ailleurs engrangé 2.094 commandes nettes l’an passé, pulvérisant son précédent record datant de 2013. Airbus a surfé sur les succès de ses monocouloirs de la famille A320 et ses long-courriers A350.

Malgré les difficultés de certains de ses 18.000 fournisseurs qui peinent à repartir après le coup d’arrêt dû à la pandémie, Airbus estime être « en bonne voie » pour réussir la montée en cadence de son avion vedette, l'A320 et sa déclinaison l'A321. Il en a livré 48 par mois en moyenne l’an passé et compte en sortir 75 par mois en 2026. A cet horizon, l’avionneur compte également passer sa production du petit monocouloir A220 de 6 à 14 par mois, et celle de ses gros-porteurs A350 de 5 à 10 par mois.

De quoi rendre Guillaume Faury optimiste. Il prévoit de livrer 800 avions, sur les 8.600 qui garnissent le carnet de commandes d’Airbus, en 2024 et un bénéfice de 6,5 à 7 milliards d’euros.

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