AccoladeEntre Macron et Zelensky, c’est « toi et moi contre la Russie »

Guerre en Ukraine : A Paris, bromance entre Macron et Zelensky qui font front commun contre la Russie

AccoladeLes deux présidents ont multiplié les marques d’affection et partagé un discours offensif contre la Russie de Vladimir Poutine
Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky ont partagé une très franche poignée de mains après la signature de l'accord de sécurité entre la France et l'Ukraine.
Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky ont partagé une très franche poignée de mains après la signature de l'accord de sécurité entre la France et l'Ukraine. - Thibault Camus / POOL / AFP / AFP
Xavier Regnier

Xavier Regnier

L'essentiel

  • Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky ont signé vendredi soir à Paris un « accord de sécurité » bilatéral qui engage la France à aider militairement et économiquement l’Ukraine pour les dix ans à venir.
  • Les deux présidents ont partagé à deux reprises une franche accolade, se sont tutoyés et ont tenu des discours proches, très offensifs contre Vladimir Poutine et « le régime du Kremlin ».
  • Le président français a également annoncé une visite en Ukraine « avant la mi-mars » prochaine.

A l’Elysée,

L’attente. Sous une verrière de l’Elysée, les journalistes piaffent d’impatience. Dans un salon du palais, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky discutent et se font attendre. Le président ukrainien est venu à Paris, pour la troisième fois depuis le début de la guerre, signer un « accord de sécurité » bilatéral, engageant la France à aider militairement et économiquement l’Ukraine. Tout est prêt, mais les deux hommes ont prévu un entretien d’une demi-heure avant de se présenter à la presse. Il durera plus d’une heure trente.

A 19h20, un conseiller présidentiel sourit. « Ça va, on est presque dans les temps. » Vingt minutes plus tard, alors que les conversations vont bon train, une attachée de presse demande aux journalistes de s’asseoir, car « ça va bientôt commencer ». Les minutes passent, les conversations s’amenuisent. Le silence s’installe. Un officier militaire ukrainien, la mine fermée, reste sur le côté de la salle. Finalement, les deux présidents font leur entrée vers 20h30. Sans échanger un regard, ils signent chacun le texte posé sur leur pupitre. Emmanuel Macron esquisse alors le geste de tendre son dossier, bleu, vers son homologue. « Oh, it’s mine ? », sourit l’intéressé. Les deux présidents éclatent de rire et échange une franche poignée de main.

Accolade et alignement

Déjà, à son arrivée dans la Cour d’Honneur, Volodymyr Zelensky avait été accueilli avec une accolade chaleureuse du président français, descendu des marches du perron de l’Elysée. Cette complicité s’est retrouvée devant le parterre de journalistes. « Cher Volodymyr », lance Emmanuel Macron, tutoyant allègrement son homologue. Le président ukrainien insiste de son côté pour remercier « personnellement » l’investissement du Français, notamment sur les discussions pour l’entrée de l’Ukraine dans l’UE. Mais la proximité entre les deux présidents s’est aussi retrouvée dans leurs réponses.

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Ce fut particulièrement marquant sur le dossier Navalny. La mort de l’opposant russe, apprise dans la journée, « est un rappel de la réalité du régime du Kremlin et de son durcissement », a souligné Emmanuel Macron. « Tuer un opposant, ils le font, interdire les autres candidats, ils le font », a-t-il insisté. Des mots forts, presque autant que ceux de Volodymyr Zelensky, dans son traditionnel pantalon kaki et t-shirt noir sous les ors de la République. Pour lui, la mort de Navalny « démontre que Poutine est un assassin, c’est un constat : un assassin va redevenir président ».

Macron bientôt en Ukraine

Emmanuel Macron s’est montré implacable contre la Russie, ou plutôt « le régime du Kremlin », qu’il ne voulait pas mélanger avec les citoyens russes. A deux doigts de dire « dictature ». Selon le président français, la Russie « a perdu stratégiquement », car « elle en est réduite à vider ses prisons pour remplacer ses pertes colossales », que « ses talents » s’exilent, qu’elle « finance une guerre cruelle plutôt que des services de base » pour sa population et que « l’Ukraine va rejoindre l’Union européenne », crainte de longue date de Vladimir Poutine.

Au-delà des livraisons d’armes, des formations ou de l’aide financière sur dix ans, l’accord de sécurité lie aussi la France et l’Ukraine face aux « agressions » de la Russie. « Le régime du Kremlin a agressé l’Ukraine sur son sol et a durci ses agressions contre nous sur le plan cyber, c’est une forme de conflictualité », éclaire Emmanuel Macron. Ensemble, « la France et l’Ukraine donnent une impulsion » à la communauté internationale pour établir la paix, retient de son côté Volodymyr Zelensky. Les deux présidents amis auront vite l’occasion de se revoir : le président français a promis une visite en Ukraine « avant la mi-mars ».