electionMister France, ce n’est pas tout à fait la vie de Miss France

Le quotidien de Mister France est-il aussi glamour que celui de Miss France ?

electionLa finale de Mister France 2024 se déroulera samedi, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), où 31 candidats prétendront au titre
Lisandre Van Muylders, Mister France 2023 et Gérard Majax lors de la générale du spectacle « Girl Power » au théâtre  les Enfants du Paradis, à Paris, le 19 avril 2023.
Lisandre Van Muylders, Mister France 2023 et Gérard Majax lors de la générale du spectacle « Girl Power » au théâtre les Enfants du Paradis, à Paris, le 19 avril 2023.  - DELALANDE RAYMOND/SIPA / SIPA
Clio Weickert

Clio Weickert

L'essentiel

  • La finale de Mister France se déroulera samedi à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Le public découvrira qui succédera à Lisandre Van Muylders, l’actuel détenteur de l’écharpe.
  • Mais que devient le Mister France après sa victoire ? Mène-t-il la même vie qu’une Miss durant l’année de leur élection ?
  • « Il fait un peu la même chose que Miss France, il va à des inaugurations, des avant-premières… Il représente l’homme idéal français et c’est un ambassadeur culturel également », explique à « 20 Minutes » François Deixonne, organisateur de l’événement.

Lisandre Van Muylders. Ce nom, qui ne vous dit peut-être rien, est celui du Mister France en titre. Il est vrai que le jeune homme a eu droit à (beaucoup) moins de visibilité médiatique qu’Eve Gilles, sacrée Miss France l'an dernier… Son successeur sera élu samedi soir au théâtre André-Malraux de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Dans ce lieu, où est également tournée « La France a un incroyable talent », 31 candidats, âgés entre 18 et 30 ans et venant de tout le pays, tenteront de prouver qu’ils incarnent « l’idéal masculin français ».

Pendant les douze mois, le grand vainqueur arborera l’écharpe de Mister France et portera les valeurs du concours. « Il fait un peu la même chose que Miss France, il va à des inaugurations, des avant-premières… Il fait la promotion de la bonne bouffe… C’est un ambassadeur culturel également », explique à 20 Minutes l’organisateur de l’élection François Deixonne, propriétaire de la marque depuis 2019. Partenariats, déplacements… Concrètement, quelle vie mène un Mister pendant son année de règne ?

« Il faut pédaler encore plus fort pour arriver à donner des cadeaux aux élus »

Si Miss France remporte le fameux diadème, elle gagne aussi des robes, des montres, un voyage, une voiture… De quoi mettre de nombreuses paillettes dans les yeux des participantes. Du côté des Mister, cette année, le gagnant repartira avec plusieurs costumes réalisés par un couturier et une « armoire pleine de lingerie », offerte par l’un des partenaires du concours. Une compagnie aérienne prendra en charge certains de ses déplacements dans les départements d’outre-mer pour assister à des élections régionales et une chaîne hôtelière l’accueillera gracieusement. Le Mister n’est certes pas à plaindre, mais la hotte du père noël est tout de même un poil plus modeste.

« Quand on est moins médiatisé, on entraîne moins de partenariats et il y a moins de cadeaux. Il faut pédaler encore plus fort pour arriver à en donner aux élus », souligne l’organisateur. Il faut dire que si François Reixonne considère Mister France comme « le pendant au masculin » des Miss, il est conscient que les deux concours sont difficilement comparables. Que ce soit au niveau de la structure -Miss France est une société, Mister France une association –, mais aussi de la visibilité. « Notre concours est moins populaire parce qu’il est moins connu. Il existe depuis 1993 mais il y a eu une succession de propriétaires pendant vingt-cinq ans et ça n’a pas facilité l’ancrage médiatique », estime-t-il.

« Les candidats ne s’attendent pas à gagner beaucoup d’argent »

Durant toute l’année de son règne, la société Miss France met à la disposition de la gagnante un pied à terre au cœur de la capitale. Les Mister, eux, ne sont pas logés à la même enseigne. « Ils n’ont pas de rémunération fixe, pas d’appartement dans Paris et c’est tout au coup par coup. Il se peut ponctuellement qu’ils puissent avoir une rétribution pour une animation dans un centre commercial ou des choses comme ça, mais ils ne peuvent pas en vivre, c’est très ponctuel », affirme François Reixonne. Entre les déplacements liés à son titre, Lisandre Van Muylders, a vécu chez lui, en Corse et il a notamment travaillé en tant que sauveteur en mer l’été dernier.

Pour le jeune homme, ce concours tient plus de l’ordre du « développement personnel ». « Du fait qu’on soit une structure associative, ça apporte des valeurs qui sont un peu différentes. Forcément, les candidats ne s’attendent pas à gagner beaucoup d’argent ou quoi que ce soit mais plutôt à devenir meilleurs, note Mister France 2023. Moi, par exemple, je me suis engagé dans cette aventure parce que j’étais timide, réservé et pas du tout à l’aise avec moi-même. En me présentant à ce concours je ne pensais pas que ça m’aiderait à ce point-là. » Par ailleurs, le concours exige des candidats qu’ils s’engagent aussi dans le milieu associatif. Lisandre Van Muylders a choisi la protection environnementale.

« On n’est pas forcément connu mais c’est comme si l’écharpe était magique »

Là où les Mister et les Miss peuvent se retrouver, c’est sur les déplacements inhérents à leurs écharpes. Comme leurs homologues féminines, ils doivent faire la promotion de leur titre en multipliant les rencontres avec le public. Mister France participe aux élections régionales des futurs candidats mais se rend aussi à des événements culturels (festivals, avant-premières de spectacles etc.), des salons ou des séances de dédicaces dans des centres commerciaux. « Les animations se font plutôt le week-end, on essaye de ménager la chèvre et le chou étant donné qu’on ne donne pas de salaire. On ne peut pas exiger que la personne soit corvéable à merci », explique François Reixonne.

Mardi, Lisandre Van Muylders a parrainé une élection de « Miss et Mister senior » dans un Ehpad de Clermont-Ferrand. « Ce qui est sympa c’est qu’on donne le sourire, se réjouit-il. J’ai vu que ma simple présence leur a suffi à être joyeux. C’est marrant parce qu’on n’est pas forcément connu mais c’est comme si l’écharpe était magique. Dès qu’on la porte, les gens nous regardent avec des yeux admiratifs. » Et ça, ça n’a pas de prix.

Quel horizon après le concours ?

Que se passe-t-il quand l’année de règne se termine ? Pour l’organisateur du concours, Mister France « peut être un tremplin pour aller plus vite ». « L’un est devenu influenceur, ça l’a peut-être un peu aidé. Un autre, qui a été harcelé à l’école, a sorti un livre contre le harcèlement et fait le tour des lycées et des collèges ».

Lisandre Van Muylders, lui, affirme que l’écharpe ouvre des portes : « J’ai été contacté plusieurs fois par des personnes dans le milieu du mannequinat, dans le cinéma… Je m’en sers aussi pour l’entreprise de coaching sportif que je suis en train de monter. Je l’ai créée en fin de mandat pour avoir une suite, entre guillemets, à Mister France et pouvoir me relancer dans la vie. »

Certains ont aussi pris le chemin de la téléréalité. « Je ne les pousse pas à faire ça parce que je pense que ce n’est pas du tout le cœur de cible de ce qu’on fait. Je trouve ça inintéressant d’aller faire voir ses pectoraux dans une émission sur les jeunes mariés ou je ne sais quoi », réagit François Reixonne. Cette voie, Lisandre ne semble pas l’affectionner non plus. « Ce n’est vraiment pas un milieu qui m’attire, dit-il. Déjà c’est en déclin de nos jours, plus grand monde ne regarde de la téléréalité. En plus ce n’est pas une image positive et ça pourrait dégrader celle de Mister France. »