EngagementsQue contient « l’accord de sécurité » entre la France et l’Ukraine ?

Guerre en Ukraine : Que contient « l’accord de sécurité » signé entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky ?

EngagementsComme l’Allemagne et le Royaume-Uni, la France a signé vendredi un accord bilatéral avec l’Ukraine
Que contient « l’accord de sécurité » signé entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky ?
Que contient « l’accord de sécurité » signé entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky ? - Thibault Camus/AP/SIPA / SIPA
Xavier Regnier

Xavier Regnier

Tout sourire, Emmanuel Macron et Volodymr Zelensky s’échangent deux dossiers, un bleu et un rouge. Ils viennent de signer un « accord de sécurité » engageant la France et l’Ukraine pour les dix ans à venir. Et est valable, précise le président français, « tant que l’Ukraine n’aura pas rejoint l’Otan », un horizon qui « constituerait une contribution utile à la paix et à la stabilité en Europe ». La durée, c’est le facteur-clé de ce texte, qui va bien au-delà d’un simple soutien militaire ponctuel.

Au-delà des livraisons d’armes, sur lesquelles les deux dirigeants ne sont pas revenus en détail, l’accord prévoit en effet un volet sur la formation des militaires ukrainiens, en particulier sur les armes, de quoi rendre « l’Ukraine capable de produire » ces mêmes armes. Si le chapitre de la reconstruction n’a pas été directement abordé, Emmanuel Macron a évoqué « l’aide civile ».

Une enveloppe de trois milliards d’euros

Par ailleurs, « la France s’est engagée à apporter jusqu’à trois milliards d’euros d’aide militaire supplémentaire » en 2024, après 1,7 milliard d’euros en 2022 et 2,1 milliards d’euros en 2023. Si Emmanuel Macron n’a pas voulu entrer dans les détails de l’accord, Volodymyr Zelensky a souhaité que « ces documents soient ouverts, car c’est important que nos citoyens puissent les consulter », en opposition avec l’opacité russe.

« Comparer les accords » avec le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France « serait difficile car chacun a ses priorités », a-t-il néanmoins éludé. Mais pour Emmanuel Macron, il s’agit « d’un accord concret, qui ne repose pas sur des principes » mais sur « des moyens précis, des chiffres, des garanties pour l’armée ukrainienne ».

Déclinaison de la déclaration de Vilnius, dans laquelle les dirigeants du G7 promettaient de contribuer à « renforcer structurellement et sur le long terme les capacités de l’Ukraine sur tous les plans » et de lui « fournir une assistance rapide » en cas de nouvelle agression, selon un document transmis par l’Elysée, l’accord prévoit aussi des engagements côté ukrainien.

En particulier, « nous allons mener la coopération à un autre niveau sur la lutte contre les cyberattaques », a promis Volodymyr Zelensky. Un thème cher à Emmanuel Macron, qui n’a cessé de dénoncer « le durcissement des agressions contre nous sur le plan cyber » de la Russie. Enfin, même si les deux présidents ont gardé le silence sur ce point, l’Ukraine doit continuer ses réformes et mener à bout la lutte contre la corruption, engagement essentiel pour son adhésion à l’UE.