justiceS’il est extradé, « il mourra »… Julian Assange tente un ultime recours

Wikileaks : S’il est extradé, « il mourra »… Julian Assange tente un ultime recours

justiceLe fondateur de Wikileaks tente un ultime recours ce mardi et mercredi pour éviter son extradition vers les Etats-Unis
Wikileaks : Julian Assange tente un ultime recours
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

EDIT du 20 février 2024 à 12 heures: L'audience relative au dernier recours contre l'extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis s'est ouverte en l'absence du fondateur de Wikileaks qui serait souffrant. « Il ne se sent pas bien aujourd'hui, il n'est pas présent », a déclaré son avocat Edward Fitzgerald devant la Haute Cour de Londres.

Le fondateur de Wikileaks Julian Assange tente à partir de ce mardi d’obtenir de la justice britannique un dernier recours contre son extradition vers les Etats-Unis, qui veulent le juger pour une fuite massive de documents. A l’approche de l’audience, ses soutiens ont alerté sur les risques qui pèsent sur la vie de l’Australien de 52 ans, détenu depuis près de cinq ans au Royaume-Uni, dans une affaire érigée en symbole des menaces qui pèsent sur la liberté de la presse.

Mardi et mercredi, la justice britannique doit examiner le refus d’autoriser Julian Assange de faire appel de son extradition aux Etats-Unis, acceptée en juin 2022 par le gouvernement britannique.

« S’il perd, il n’y a plus aucune possibilité de faire appel » au Royaume-Uni, a souligné lundi auprès de la BBC son épouse Stella Assange, avec qui il a eu deux enfants quand il était reclus à l’ambassade d’Equateur dans la capitale britannique. « On espère avoir le temps de saisir la Cour européenne des droits de l’Homme » pour intervenir à temps, a-t-elle souligné. S’il est extradé, « il mourra », avait-elle affirmé la semaine dernière.

Les soutiens d'Assange pas convaincus par les garanties

En janvier 2021, la justice britannique avait initialement tranché en faveur du fondateur de Wikileaks. Invoquant un risque de suicide du fondateur de Wikileaks, la juge avait refusé de donner son feu vert à l’extradition. Mais cette décision a ensuite été infirmée. Pour tenter de rassurer sur le traitement qui lui serait infligé, les Etats-Unis ont affirmé qu’il ne serait pas incarcéré à la prison de très haute sécurité ADX de Florence (Colorado) et qu’il recevrait les soins cliniques et psychologiques nécessaires. Les Américains avaient aussi évoqué la possibilité qu’il puisse demander à purger sa peine en Australie. Ces garanties ont convaincu la justice britannique, mais aucunement les soutiens de Julian Assange.

Julian Assange risque jusqu’à 175 ans de prison. Il est poursuivi pour avoir publié à partir de 2010 des milliers de documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Le fondateur de Wikileaks avait été arrêté par la police britannique en 2019 après sept ans reclus à l’ambassade d’Equateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite en 2019. Il est actuellement détenu à la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans l’est de Londres.

Ces derniers jours, les expressions de soutien se sont multipliées à l’égard de Julian Assange, qui bénéficie de l’appui de nombreuses organisations de journalistes.

« Julian Assange souffre depuis longtemps d’un trouble dépressif périodique »

Début février, la Rapporteure spéciale de l’ONU sur la torture, l’experte indépendante Alice Jill Edwards, a demandé au gouvernement britannique de suspendre la procédure d’extradition : « Julian Assange souffre depuis longtemps d’un trouble dépressif périodique. Il a été évalué qu’il présente un risque de suicide ».

Selon elle, « le risque qu’il soit placé à l’isolement de façon prolongée malgré son état de santé mentale précaire, et que sa condamnation puisse être disproportionnée soulève la question de savoir si l’extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis serait compatible avec les obligations internationales du Royaume-uni en matière de droits humains ».