DIPLOMATIEReçu par Milei, Stéphane Séjourné défend la coopération avec l’Argentine

Argentine : Reçu par Javier Milei, Stéphane Séjourné défend la coopération même sans accord Mercosur-UE

DIPLOMATIEEn Argentine, le ministre des Affaires étrangères a insisté sur le fait que l’absence d’accord commercial « ne fermait pas la porte à autre chose »
le président argentin Javier Milei, au Vatican le 11 février 2024.
le président argentin Javier Milei, au Vatican le 11 février 2024. - Maria Grazia Picciarella/Shutterstock / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Stéphane Séjourné est en Argentine. Pour l’occasion, le ministre des Affaires étrangères s’est entretenu lundi à Buenos Aires avec le président Javier Milei, plaidant le potentiel de « dialogue constructif » et de « coopération » avec l’Amérique latine, indépendamment d’un accord commercial UE-Mercosur, auquel Paris est opposé.

Lors de ce premier voyage en Amérique latine qui le mènera également au Brésil, le ministre a été reçu par le président ultralibéral, en présence de sa cheffe de la diplomatie Diana Mondino, pendant environ une heure à la Casa Rosada (présidence), a-t-on indiqué de source diplomatique.

Une non-signature pour apaiser les protestations des agriculteurs

L’Ukraine, l’accord UE-Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) toujours en négociation, ont été évoqués lors de cette réunion, Stéphane Séjourné insistant que l’absence d’accord commercial « ne ferme pas la porte à autre chose » en termes d'échanges et de coopération.

« La France est opposée à la signature de l’accord en l’état, parce qu’il ne répond plus aux exigences de notre temps », a ensuite rappelé le ministre face la presse, à l’issue d’une nouvelle réunion, cette fois avec Diana Mondino. « Les attentes de nos concitoyens (…) en matière de climat, environnementales, sanitaire sont légitimes et justes, et nous devons travailler pour y répondre et être au niveau des ambitions que nous nous fixons avec les pays du Mercosur », a-t-il poursuivi. La France a réitéré en janvier son opposition à la signature de l’accord actuellement en négociation, une annonce visant à apaiser les protestations des agriculteurs français qui le rejettent.

Mais au-delà de l’accord, « notre coopération avec les pays du Mercosur est aussi politique (…) car ils partagent un ADN en commun avec l’UE qui est la démocratie », et sont « solidement et durablement ancrés du côté des démocraties libérales », a-t-il insisté. « On trouvera d’autres éléments de discussion, on a un travail bilatéral à la fois sur de la coopération et des investissements », a-t-il affirmé en référence à l’Argentine, se disant confiant d'« une voie de passage pour un dialogue constructif en dehors de cet accord ».

Macron prochainement au Brésil

Diana Mondino a pour sa part estimé « ne pas savoir s’il sera possible » de parvenir à un accord Mercosur-UE « optimal qui satisferait toutes les parties ». « Peut-être au final devrons-nous le fractionner en plusieurs petites parts », a-t-elle avancé.

En Argentine, où Stéphane Séjourné a vécu quelques années plus jeune, il doit aussi rencontrer ce mardi les ministres de la Sécurité, de la Défense et de l’Economie. Il se rendra ensuite mercredi et jeudi au Brésil, où il participera à une réunion avec ses homologues du G20 à Rio de Janeiro. Son voyage en Amérique latine intervient quelques semaines avant la visite prévue au Brésil d’Emmanuel Macron fin mars.