procèsA Marseille, elle se faisait graisser la patte contre la promesse d’un HLM

Marseille : Comment une agente se faisait graisser la patte contre la promesse (non tenue) d’un logement social

procèsDepuis lundi, Rosina Livolsi comparait devant le tribunal correctionnel de Marseille pour escroquerie et corruption
Depuis lundi, Rosina Livolsi comparait devant le tribunal correctionnel de Marseille pour escroquerie et corruption. Fonctionnaire du service logement, elle se faisait payer entre 1.000 et 4.000 euros contre la promesse non tenue d'un logement social.
Depuis lundi, Rosina Livolsi comparait devant le tribunal correctionnel de Marseille pour escroquerie et corruption. Fonctionnaire du service logement, elle se faisait payer entre 1.000 et 4.000 euros contre la promesse non tenue d'un logement social.  - A.Vella / 20 Minutes / 20 Minutes
20 Minutes avec AFP

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Des fleurs, des parfums, des cadeaux en tout genre mais aussi de l’argent… Rosina Livolsi, fonctionnaire du service logement de la mairie des 2 et 3es arrondissements de Marseille, se retrouve aujourd’hui sur le banc des accusés. Depuis lundi et pour deux semaines, cette agente administrative est jugée devant le tribunal correctionnel pour corruption, escroquerie et faux, aux côtés de treize complices et intermédiaires.

« Je ne vais pas porter seule le chapeau, lance-t-elle à l’audience. Des gens devraient être à côté de moi ». L’enquête a recensé une quarantaine de plaignants, même si aucun ne s’est constitué partie civile. L’intéressée se faisait payer entre 1.000 et 4.000 euros contre la promesse non tenue d’un logement social, selon l’accusation.

« Je venais depuis deux ans avec des cadeaux »

« Elle m’a réclamé 2.000 euros en novembre 2017. Elle m’a fait visiter deux appartements et je n’ai aucune nouvelle », atteste à la barre une mère de famille. « Elle a dit qu’elle allait m’aider. Je lui ai amené un parfum à 60 euros, un gros bouquet de fleurs. Je venais depuis deux ans avec des cadeaux », rapporte une autre. Elle, non plus, jamais obtenu le HLM espéré.

Agée de 52 ans, la prévenue était entrée en 1998 à la mairie de Marseille, d’abord au cabinet de Jean-Claude Gaudin. Puis, elle avait proposé ses services en 2015 au service logement. « Car j’ai toujours eu beaucoup d’empathie pour les gens », justifie-t-elle. Trois ans plus tard, « parce que ça commençait à sentir mauvais », Rosina Livolsi se met en arrêt maladie. Mais continue ce « troc » bakchich contre logement grâce à des complices qui, sous de fausses identités, se faisaient passer pour des agents des différents bailleurs sociaux.

« J’étais dans une spirale catastrophique »

La maire du secteur, Lisette Narducci, dénonce alors ces agissements au parquet, en novembre 2018. De nombreuses personnes s’étaient présentées à la mairie pour réclamer des nouvelles de leur demande de logement, évoquant les pots-de-vin versés. Elle a préféré orienter les soupçons vers d’autres collaborateurs. « J’étais dans une spirale catastrophique, je m’excuse », reconnaît-elle, admettant que ces accusations contre des élus, « ça n’a pas été intelligent ».

Rosina Livolsi avait déjà été sanctionnée d’une exclusion temporaire de six mois pour deux condamnations, en 2020 et 2021, pour abus de faiblesse, contrefaçon de chèques, escroquerie et aide au séjour irrégulier par l’organisation d’un faux mariage.