manifestation« Il faut passer des promesses aux actes », clament les agriculteurs

Colère des agriculteurs : « Il faut passer des promesses aux actes », clament les éleveurs après les nouvelles annonces

manifestationA l’approche du Salon de l’agriculture, le monde paysan entend maintenir la pression avec une nouvelle action qui s’est déroulée ce mercredi midi devant la préfecture d’Ille-et-Vilaine à Rennes
Les Jeunes agriculteurs ont mené une action coup de poing ce mercredi midi devant la préfecture d'Ille-et-Vilaine à Rennes en déversant de la terre et du fumier sur la chaussée.
Les Jeunes agriculteurs ont mené une action coup de poing ce mercredi midi devant la préfecture d'Ille-et-Vilaine à Rennes en déversant de la terre et du fumier sur la chaussée.  - J. Gicquel / 20 Minutes / 20 Minutes
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • A l’approche du Salon de l’agriculture, les Jeunes agriculteurs ont mené une action ce mercredi devant la préfecture d’Ille-et-Vilaine à Rennes pour « maintenir la pression. »
  • Ils estiment que les annonces faites ces dernières semaines par le gouvernement ne sont pour l’heure que « des promesses » et ils attendent aujourd’hui « des actes et un calendrier clair. »
  • Les nouvelles annonces faites ce mercredi matin par Gabriel Attal n’ont pas non plus suscité un grand enthousiasme chez les manifestants.

Le convoi de tracteurs était cette fois bien moins impressionnant que celui du 1er février durant lequel plus de 200 tracteurs avaient défilé dans le centre-ville de Rennes. Mais cette fois, la trentaine d’engins qui ont convergé ce mercredi midi vers la préfecture d’Ille-et-Vilaine à l’appel des Jeunes agriculteurs (JA) avaient les remorques pleines de terre et de fumier. Un mélange savoureux qui a été déversé sur la chaussée pour « semer une prairie permanente », l’un des sujets qui fâchent en Bretagne.

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Et ce n’est pas le seul. Car malgré les annonces du gouvernement ces dernières semaines pour tenter de calmer la colère agricole, le compte n’y est pas selon ces éleveurs bretons qui entendent « maintenir la pression » à l’approche du Salon de l’agriculture qui ouvre ses portes samedi à Paris. « J’espère que ça va se débloquer là-bas, car on ne va pas manifester toute l’année non plus, on a du boulot dans nos exploitations », assure Pierre Berthelot, secrétaire général des Jeunes agriculteurs d’Ille-et-Vilaine.

« On ne va pas au salon pour serrer des mains »

En début de matinée, le secrétaire général des JA en Ille-et-Vilaine a tout de même tendu l’oreille pour écouter les dernières annonces de Gabriel Attal. Mais rien de nouveau sous le soleil selon lui. « Il y a des promesses qui vont dans le bon sens mais ça ne reste pour l’heure que des paroles alors qu’il nous faut aujourd’hui des actes », estime-t-il. Président des Jeunes agriculteurs de Bretagne, Charles Fossé ne cache pas non plus qu’il reste un peu sur sa faim. « On savait très bien dès le départ que tout n’allait pas bouger d’un coup, indique le producteur lait. Il y a certes des choses qui sont lancées, mais on a face à nous une grosse machine administrative qui met du temps à se mettre en route. Mais on n’a pas le temps d’attendre. »

Il en veut pour preuve la simplification administrative qui ne cesse d’être martelée par le gouvernement et qui a encore été évoquée ce mercredi matin par le Premier ministre. « Mais sur le terrain concrètement, il ne s’est rien passé », déplore-t-il. Comme son collègue des JA, Charles Fossé espère que la crise agricole se débloque au Salon de l’agriculture. « On n’y va pas de toute façon pour serrer les mains des politiques, prévient-il. Le temps de la parole est désormais passé et on veut aujourd’hui des actes et un calendrier clair. »

Un nouveau texte Egalim trop tardif

Sur ce point, Gabriel Attal a d’ailleurs annoncé un nouveau texte Egalim d’ici à l’été afin de parvenir à une meilleure rémunération des agriculteurs. Un calendrier bien tardif selon Cédric Henry, président de la FDSEA en Ille-et-Vilaine. « C’est un peu du foutage de gueule car ça paraît très loin cet été, indique-t-il. J’aurai préféré que ce soit pour début mai au moins. » Et sur le projet de loi en question qui doit être « renforcé », Pierre Berthelot n’est pas non plus convaincu. « Egalim, c’est beau sur le papier, sourit-il. Mais on a bien vu concrètement que ça ne fonctionnait pas. Donc il faut revoir la méthode et nous laisser faire cette loi. »

Quant au renforcement des contrôles dans les grandes chaînes de distribution annoncé par Bruno Le Maire, Jordan Courtillon, éleveur de volailles, reste là aussi dubitatif. « Des promesses encore et toujours, peste-t-il. De toute façon, il n’y a pas assez de contrôleurs en France donc je me demande bien qui fera les contrôles. On continuera donc d’avoir des produits agricoles étrangers qui ne respectent pas les normes imposées en France aux agriculteurs. » Plus d’un mois après le début de la fronde, la colère des agriculteurs est donc loin d’être retombée.