inflationLessive et PQ à -40, -60, -80 % … Pourquoi vous ne verrez plus ces promos ?

Lessive et PQ à -40, -60, -80 % … Pourquoi vous ne verrez plus ces promos à partir du 1er mars ?

inflation« 20 Minutes » vous explique ce qui se passe avec les produits d’entretien et d’hygiène dont les promotions ne pourront plus dépasser les -34 % dans les grandes chaînes de supermarché
Ca vous dit une lessive à - 99% du prix ? (On exagère un peu).
Ca vous dit une lessive à - 99% du prix ? (On exagère un peu).  - JackF de Getty Images / JackF de Getty Images
Jean-Loup Delmas

Jean-Loup Delmas

L'essentiel

  • Si vous êtes un peu regardant sur les prix en cette période d’inflation, vous avez dû remarquer depuis quelques jours tout un tas de promotions chocs au supermarché.
  • Deuxième mystère : ces réductions ne concernent que les produits d’entretien et d’hygiène, et aucunement la nourriture.
  • Mais alors que se passe-t-il dans nos supermarchés ? « 20 Minutes » vous explique tout.

Edit du 1er mars 2024. Ce vendredi entre en vigueur l’encadrement des promotions sur les produits d’hygiène avec l’entrée en vigueur de la loi Egalim III dite Descrozaille. Les promotions sur les rayons droguerie, parfumerie et hygiène, tels que la lessive, le gel douche ou les couches sont désormais plafonnées à 34 %. Nous vous proposons de relire cet article sur la foire aux promos des derniers jours dans les supermarchés.

Alerte (très) bon plan. En vous baladant dans votre supermarché préféré ces derniers jours, vous avez peut-être traîné votre chariot de courses jusqu’à des rayons lessive ou hygiène quasiment dévalisés, façon premier confinement. On vous rassure : cette fois, pas de Covid-19 à l’horizon.

Le vrai responsable de ce pillage massif ? Des promotions ultra-chocs.
Visez plutôt : – 40 % sur de la lessive – 70 % sur le deuxième paquet de rouleau de PQ ou sur le second spray, et même un quasi-imbatable – 80 % sur le deuxième pack de lessive (de la marque Dash, si vous voulez tout savoir). Mais que se passe-t-il ? 20 Minutes fait le point.

Pourquoi on trouve tant de promotions ces derniers jours ?

Parce qu’à partir du 1er mars, de tels rabais seront interdits. La loi Descrozaille entre en application à cette date, et interdit les promotions au-delà de 34 % sur les produits non alimentaires comme l’entretien ménager et l’hygiène.

Une telle interdiction existe déjà pour l’alimentation, avec la loi Egalim de 2018. Voilà pourquoi les réductions actuelles ne concernent pas la nourriture. Les distributeurs – Auchan, Franprix, Carrefour, etc. – profitent donc de ces derniers jours pour faire leurs promotions ultra-chocs, afin d’attirer le consommateur mais aussi d’écouler les stocks sur les produits concernés.

A quoi sert une telle loi ?

« Les promotions très agressives bénéficient plus aux grands groupes, qui ont les reins financiers assez solides pour pouvoir les supporter, renseigne Sylvain Bersinger, économiste au cabinet Astérès. Cela peut léser les PME et les petits acteurs qui ne peuvent se permettre de tels rabais ». L’idée se rapproche donc de l’interdiction de la vente à perte. « Les lois Egalim pour l’alimentation et Descrozaille pour les produits hygiène et entretien ménager servent, dans l’idée, à éviter que les gros acteurs puissent évincer les petits », poursuit l’expert.

Un autre argument de la loi est également d’éviter de rabaisser l’image des marques. Le prix haut fait notamment partie des arguments marketing pour une marque jugée chic et de telles réductions peuvent diminuer cet impact.

Le consommateur se fait-il léser ?

En pleine inflation (+20 % entre 2021 et 2023 sur les produits achetés au supermarché), la nouvelle a de quoi faire pleurer des larmes de sang au consommateur. Conscient de ce timing pas forcément au top, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait demandé un assouplissement de la loi. Bercy voulait en effet autoriser les promotions jusqu’à – 50 %. Une demande refusée par le parlement : – 34 % au maximum, et qu’importe l’inflation.

Mais malgré les apparences, Sylvain Bersinger estime que le consommateur ne devrait pas être trop lésé : « il ne faut pas croire que les supermarchés faisaient ce genre de promotions juste pour les beaux yeux de leurs clients. Ils rattrapaient les réductions chocs en augmentant le prix d’autres produits. Finalement, les super promotions n’étaient que des appels d’air pour attirer le consommateur, mais les gros groupes retombaient sur leurs pattes à chaque fois. » D’où là encore une concurrence jugée déloyale. Les petits acteurs spécialistes en lessive par exemple ne pouvant pas compenser les prix comme peut le faire un supermarché en augmentant le tarif du blanc de poulet.

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Moins de promos d’un côté, c’est donc moins de prix en hausse de l’autre, et finalement un ticket de caisse à peu près égal en théorie pour le consommateur. Même si Sylvain Bersinger l’admet : « en matière de signal, le consommateur aime bien avoir des bonnes affaires et des promos chocs. » Allez, encore une semaine pour en profiter.