« lutte contre la mer »Contre la montée des eaux, bientôt des portes anti-submersion à Noirmoutier

Noirmoutier : Des portes anti-submersion bientôt installées contre la montée des eaux

« lutte contre la mer »Avec les deux-tiers de son territoire sous le niveau des plus hautes eaux, l’île de Noirmoutier, en Vendée, est en « lutte permanente »
L'île de Noirmoutier révise aujourd'hui son plan de prévention et enchaîne les investissements.
L'île de Noirmoutier révise aujourd'hui son plan de prévention et enchaîne les investissements. - L. Venance / AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

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Digues, perrés, blocs de roche adossés aux dunes… Tout autour de cette terre « gagnée sur la mer » qui culmine à seulement 23 mètres, en Vendée, les dispositifs anti-submersion longent les plages, entourent les polders et abritent les communes. Avec les deux-tiers de son territoire sous le niveau des plus hautes eaux, Noirmoutier est en « lutte permanente » contre un risque de submersion marine accentué par le changement climatique. L’île révise aujourd’hui son plan de prévention et enchaîne les investissements.

Parmi les plus remarquables, des portes anti-submersion de 5 mètres de haut seront bientôt installées dans la commune de Noirmoutier-en-l’île, à l’entrée de trois canaux qui relient l’océan aux marais salants, pour protéger le centre-ville en cas de montée des eaux. Le coût de la construction, qui devrait être lancée en 2026, est estimé à 15 millions d’euros, selon la communauté de communes.

Plus de 25 millions d’euros investis depuis 2011

Car cette « lutte contre la mer » à Noirmoutier a un coût : 25,26 millions d’euros depuis 2011, a relevé la chambre régionale des comptes dans un rapport publié en décembre. Et des investissements sont encore à prévoir. A la Guérinière, sur la face ouest de l’île, une digue du XIXe siècle réhaussée de plusieurs mètres après le passage de la tempête Xynthia, en 2012, a été en partie emportée par la tempête Céline à l’automne dernier. Roches et sacs de sable comblent pour le moment la brèche d’une vingtaine de mètres.

Sur certaines plages, cette île touristique, qui compte près de 70 % de résidences secondaires, les ouvrages de défense appartiennent aux propriétaires riverains, à qui échouent de fait leur surveillance et leur entretien. Réunis en associations syndicales autorisées (ASA), ils partagent le coût des travaux avec la communauté de communes.

« Prise de conscience »

L’ASA des dunes du Vieil, quartier du nord de l’île où certaines maisons se trouvent sous le niveau de la mer, a « fortement augmenté » ses cotisations ces derniers temps. « Il y a encore dix ans, les travaux n’était pas forcément une préoccupation. Et puis il y a eu des tempêtes, certains se sont fait peur. Depuis le confinement, les gens viennent aussi plus souvent. Il y a une prise de conscience », explique le président de l’ASA, Paul Le Nail.

Mais « arrivera un moment donné où le changement climatique sera tel et le niveau de la mer aura augmenté de telle façon que tout cela deviendra extrêmement coûteux », avertit Marc Robin, responsable scientifique de l’Observatoire régional des risques côtiers des Pays-de la Loire. « Il faudra alors réfléchir à une recomposition territoriale. »

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