« Suite à » ou « à la suite de » : Que faut-il écrire ?

«Suite à notre échange », « suite à la déclaration du Président », « suite à ci, suite à ça »… De la télé au langage courant en passant par la littérature, la tournure « suite à » s’est imposée dans notre langue. Pourtant, les experts du français s’accordent à la condamner. État des lieux.

Un abus de langage

Si courante que soit la tournure « suite à », elle n’en est pas moins abusive. C’est du moins ce qu’explique l’Académie française, qui la considère comme une abréviation barbare de la locution prépositive « à la suite de » et qui insiste sur la nécessité d’employer cette dernière. On dira donc :

• À la suite de notre échange…
• À la suite de la déclaration du Président…
• À la suite de cela…

La faute aux commerçants et aux bureaucrates

Selon les Immortels, c’est « la langue commerciale et administrative » qui est responsable de ce fiasco. Il est vrai qu’en business comme chez les fonctionnaires, on veut aller droit au but : « suite à » a l’avantage d’être plus bref qu’« à la suite de ». L’usage finira peut-être par triompher, mais en attendant, « suite à » reste frauduleux.

Quand « suite à » est acceptable

Si vous écrivez à votre banquier ou au Trésor public, il est improbable que votre interlocuteur vous prenne pour un illettré si vous employez « suite à ». L’avis de l’Académie ne s’applique pas non plus aux tournures qui incluent ces mots, par exemple :

• Pour faire suite à votre courrier…
• Vous n’avez jamais donné suite à ma demande.