PeauQu’est-ce que le psoriasis, cette maladie de peau dont souffre Beyoncé ?

Qu’est-ce que le psoriasis, cette maladie de peau dont souffre Beyoncé ?

PeauLa chanteuse de 42 ans a révélé souffrir de cette maladie dermatologique inflammatoire depuis l’enfance
La chanteuse Beyoncé vient de révéler qu'elle souffre depuis l'enfance de psoriasis.
La chanteuse Beyoncé vient de révéler qu'elle souffre depuis l'enfance de psoriasis. - Andrew Harnik/AP/SIPA / SIPA
Anissa Boumediene

Anissa Boumediene

L'essentiel

  • La chanteuse Beyoncé vient de révéler être atteinte de psoriasis depuis l’enfance.
  • Le psoriasis est une maladie inflammatoire, qui se manifeste le plus souvent par des plaques rouges et qui démangent.
  • A ce jour, on ne guérit pas de cette maladie qui touche 2 à 3 % de la population mondiale, mais des traitements permettent d’en soulager les symptômes.

Queen B a du pso. En pleine promo de sa marque de soins capillaires Cécred, et alors qu’elle cartonne en tête du classement country avec son tout dernier morceau, Beyoncé vient de révéler souffrir de psoriasis, une maladie inflammatoire de la peau. « La relation que nous entretenons avec nos cheveux est une aventure profondément personnelle », a déclaré la star au magazine Essence, avant d’évoquer sa maladie et raconter ses souvenirs avec son père « appliquant de l’huile sur [s] on cuir chevelu pour traiter [s] on psoriasis ».

Une affection qui touche aussi Kim Kardashian, qui avait révélé il y a quelques années déjà en souffrir. Mais qu’est-ce que le psoriasis ? Quels sont ses causes et symptômes ? En guérit-on ? 20 Minutes vous explique.

Une maladie inflammatoire, plusieurs psoriasis

« Le psoriasis est une maladie inflammatoire de la peau, non contagieuse, qui se manifeste par des plaques rouges recouvertes de squames (des lamelles de peau se détachant de l’épiderme) », explique l’Assurance maladie. Evoluant de façon chronique, le psoriasis associe « des poussées, entrecoupées de rémissions, durant lesquelles les signes de la maladie disparaissent en partie ou complètement ».

En pratique, il n’y a pas un mais plusieurs psoriasis. « Plusieurs formes cliniques de la maladie existent, parmi lesquelles le psoriasis en plaques, la présentation clinique la plus fréquente, indique l’Inserm. Les plaques sont bien délimitées, avec des bords nets, et les lésions, souvent en relief. Elles sont le plus souvent indolores, mais elles peuvent entraîner des démangeaisons et se fissurer ». Concrètement, « les plaques correspondent à un renouvellement excessif et accéléré de la couche la plus superficielle de la peau – l’épiderme – auquel s’ajoute une réaction inflammatoire expliquant l’aspect rouge et les démangeaisons, détaille l’association France Psoriasis. Ces plaques rouges et épaisses, recouvertes de squames blanchâtres, se situent préférentiellement sur le cuir chevelu, les coudes, les genoux et la région lombaire, mais elles peuvent aussi se localiser sur d’autres parties du corps ».

Comme Beyoncé, « 50 à 80 % des personnes atteintes de psoriasis ont aussi un psoriasis du cuir chevelu alors que d’autres n’ont qu’un psoriasis du cuir chevelu isolé toute leur vie, précise France Psoriasis. Ce psoriasis fait partie des "zones bastions" : cette localisation est particulièrement difficile à traiter. Le psoriasis du cuir chevelu est souvent très gênant quand il s’étend sur la lisière du front. Visible par les squames qui se détachent et très irritant, ce psoriasis est socialement très gênant pour la personne atteinte ».

Moins fréquent, il existe aussi « le psoriasis en goutte, caractérisé par de plaques de petite taille, nombreuses et en forme de larmes, ajoute l’Inserm. Et le psoriasis pustuleux, une forme plus rare, se manifestant par des pustules ou des plaques inflammatoires pustuleuses qui peuvent être localisées aux paumes et aux plantes ou bien généralisées ». Et d’un patient à l’autre, le psoriasis évolue différemment. « Certains patients présentent des petites lésions discrètes qui disparaissent spontanément. D’autres souffrent de formes très étendues et handicapantes », observe l’Inserm.

Le stress, l’un des facteurs déclenchants

Si l’origine exacte du psoriasis est encore inconnue, « le déclenchement de la maladie est dû à l’association entre une prédisposition génétique et certains facteurs favorisants, indique l’Assurance maladie. Dans près d’un tiers des cas, il existe des antécédents familiaux ». Parmi les mécanismes de survenue du psoriasis, « le terrain génétique augmenterait la sensibilité du système immunitaire, en abaissant le seuil de déclenchement de l’inflammation face à des facteurs déclenchants, expose l’Inserm. Des facteurs tels que les frottements, le stress, un choc émotionnel ou un traumatisme, des modifications climatiques, une infection, la consommation d’alcool ou encore la prise d’un médicament. Ces facteurs déclenchants peuvent être différents d’un individu à un autre et varier au cours de la vie du patient ».

Et si la maladie est méconnue, elle n’est pas rare, puisqu’on estime aujourd’hui que « 2 à 3 % de la population mondiale est atteinte de psoriasis. En France, 2,4 millions de personnes seraient concernées, hommes et femmes à égalité, ajoute France Psoriasis. C’est une maladie pouvant survenir à tout âge avec, semble-t-il, deux pics plus particuliers de survenue : autour de l’adolescence (12-15 ans) puis vers la cinquantaine ».

C’est à cet âge-là qu’Hamid, 65 ans aujourd’hui, a découvert le psoriasis. « Je n’en avais jamais eu de ma vie, jusqu’à il y a une quinzaine d’années, j’ai eu une période avec pas mal de soucis et beaucoup de stress, et ça m’a déclenché un psoriasis, c’est venu du jour au lendemain, se souvient-il. Ça a commencé par des petites taches sur la peau. Je ne savais pas ce que c’était, je me suis dit que ce n’était rien, que ça allait partir, et j’ai attendu, mais je n’aurais pas dû tarder avant de consulter : les petites taches sont devenues des plaques, sur le dos, les jambes et le cuir chevelu ».

Une prise en charge des symptômes

Des effets qui peuvent affecter la qualité de vie des personnes souffrant de psoriasis, d’autant qu’à ce jour, « on ne sait pas guérir cette maladie, mais des traitements permettent d’en réduire les symptômes et d’améliorer la qualité de vie. Dans tous les cas, le traitement du psoriasis est long. Il est donc nécessaire d’établir, dans la durée, une relation de confiance entre patient et médecin, insiste l’Assurance maladie. Le plus souvent, le traitement est local, par application sur la peau de pommades, crèmes ou lotions à base de dermocorticoïdes ou d’analogues de la vitamine D3 notamment. Un traitement complémentaire est nécessaire dans les formes les plus graves ».

Ces dernières années, « j’ai essayé beaucoup de traitements, notamment des crèmes à base de corticoïdes, raconte Hamid, mais cela n’a pas suffi ». Si au quotidien, il vit plutôt bien avec son psoriasis, « dès que je suis stressé et fatigué, j’ai des poussées, et les démangeaisons peuvent être horribles, à m’en gratter à sang. Or, plus on gratte, et plus ça démange, confie-t-il. Aujourd’hui, je suis un traitement par puvathérapie, ce sont des séances d’UV thérapeutiques, prescrites par mon dermatologue et réalisées à son cabinet. En association avec une crème, cela fonctionne bien. Mais il faut bien suivre le traitement, prévient-il : une mauvaise observance et les plaques sont de retour ».