origine france (pas) garantiePoulet, fruits… Ces produits agricoles que la France importe en masse

Salon de l’agriculture : Poulet, poissons, fruits… Ces produits agricoles que la France importe en masse

origine france (pas) garantieLa France est la première puissance agricole européenne, mais sa production ne couvre pas tous les besoins
La France importe du poulet, principalement pour alimenter les restaurants et les cantines ainsi que l'industrie alimentaire.
La France importe du poulet, principalement pour alimenter les restaurants et les cantines ainsi que l'industrie alimentaire. - Jo Iwasa/AP/SIPA / Sipa
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

D’où viennent les clémentines que vous allez donner à vos bambins pour leur quatre-heures ? Et les crevettes que vous allez servir en apéro ce week-end ? Sûrement de l’étranger : alors que la France est la première puissance agricole européenne, le pays importe en masse des poulets, des poissons ou des fruits pour répondre à la demande.

La production nationale de poulet n’est ainsi pas à la hauteur de l’appétit des Français pour cette viande bon marché comparée aux autres, et dénuée d’interdit religieux. La profession estime que la moitié de la viande de poulet consommée en France est importée, principalement pour alimenter les marchés de la restauration hors domicile (restaurants, cantines) et de l’industrie alimentaire. Les lamelles de poulet dans un sandwich ou les cubes dans un taboulé en barquette sont ainsi rarement français.

Si vous êtes plutôt poisson pour vos apports en protéines, le saumon en papillote dans votre assiette a de grandes chances d’être importé. Avec 516.000 tonnes de poissons et crustacés pêchés en 2022, la France est pourtant le deuxième producteur européen de produits de la mer, derrière l’Espagne.

Malgré cela, la pêche française reste minoritaire dans l’assiette des Français et contribue pour 5,6 milliards d’euros au déficit du commerce extérieur. En cause, le goût des Français, qui sont les quatrièmes plus gros consommateurs européens avec 32 kg par habitant et par an, pèse dans la balance : au merlu ou à la sole, ils préfèrent le saumon et la crevette, deux espèces représentant à elles seules plus d’un tiers des importations totales de poisson.

La France, reine des pommes

Si vous pensiez vous rattraper en consommant français au dessert, là encore, regardez bien les étiquettes : la France importe 60 % de ses fruits. 4 millions de tonnes ont ainsi été importés en 2022, notamment des bananes, avocats, oranges et clémentines, qui pèsent lourd dans le déficit.

Vous avez plus de chance de consommer français en croquant dans une pomme : cinquième producteur européen en volume, la France est la reine des pommes, qui représentent 60 % de la production de fruits, loin devant les nectarines, pêches et abricots. La pomme, dont une cinquantaine de variétés sont commercialisées, représente 41 % de ses exportations de fruits, devant les noix (9 %) et les pêches/nectarines (7 %).

Dans le cadre d’un plan de soutien à la filière annoncé en 2023, 100 millions d’euros sont dédiés à la rénovation de vergers, à la construction de serres et à la recherche de solutions innovantes pour l’irrigation.

Il reste toutefois des produits où la production française couvre les besoins du pays : c’est le cas pour le blé. Moteur des exportations céréalières (54 %), le blé tendre, céréale du pain, est cultivé dans les riches plaines de la Beauce et du nord de la France.

Premier producteur et exportateur européen de blé, la France en produit en moyenne 35 millions de tonnes par an, dont 17 millions de tonnes (MT) sont exportées, notamment vers l’Europe (7 MT) et le Maghreb (5 MT), friands de la qualité meunière française.

Alors qu’en 2022 la France avait exporté pour 11 milliards d’euros de céréales, une année faste du fait de la flambée des cours après l’invasion de l’Ukraine, l’euphorie est retombée en 2023 face à la féroce concurrence des grains de la mer Noire, blé russe en tête.

Côté boisson, les ventes à l’étranger de vins, champagnes ou cognacs, symboles de l’art de vivre à la française, ont fléchi en 2023, de 6 % à 16 milliards d’euros. Mais ce repli intervient après deux années record. Et la France reste, en valeur, le premier exportateur mondial. Le pays, avec environ 750.000 hectares de vigne, est aussi redevenu en 2023 le premier producteur mondial de vin.

Le secteur, récemment touché par une série de déboires climatiques et sanitaires dans certaines régions et plus généralement par une baisse de la consommation de vins (-70 % en 60 ans en France), envisage de réduire sa production en arrachant des vignes.

Enfin, la production de lait reste un des points forts de la France : le pays du camembert, du roquefort et du comté est le deuxième producteur européen de lait de vache derrière l’Allemagne.

Il y a toutefois de moins en moins d’éleveurs et de vaches, et la collecte de lait a reculé de 4,4 % depuis 2020. La filière calcule que la France pourrait importer plus de lait qu’elle n’en exporte à partir de 2027.

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