Merci d'avoir suivi ce live avec nous. Il est maintenant terminé. Rendez-vous très vite pour de nouvelles aventures cinématographiques que 20 Minutes partagera avec vous.

C’est fait et c’est bien. Anatomie d’une chute a gagné avec six César et Le Règne animal n’a pas démérité. Cette cérémonie se termine presque dans les temps ! On nous avait promis que ce serait terminé à minuit. Rarement une cérémonie des César aura été aussi ryhtmée.

C'est ce César qui va départager Le Règne animal et Anatomie d'une chute.

Ouiiiii ! C’est le cinquième César pour Anatomie d’une chute ! On a beau se dire qu’elle devait l’emporter, c’est un bonheur de la voir gagner. L’ambiguïté de sa performance est un atout majeur pour ce film. Elle a un mot discret pour la cause des femmes. Il ne lui reste plus qu’à traduire son discours en anglais pour les Oscars.

Elle appelle les femmes et les actrices et tout le monde à rester unis. Sandra Hüller va-t-elle gagner ? On retient notre souffle.

C’est Benoît Magimel qui ouvre l’enveloppe avec une blagounette. Grande surprise encore. Arieh Worthalter l’emporte. Il est magnétique dans Le Procès Godman où il incarne l’activiste Pierre Goldman. Il appelle à la paix dans son discours de remerciements en évoquant otages et Gazaouis.

Justine Triet est la deuxième femme à remporter ce trophée après Tonie Marshall pour Vénus Beauté. Justine Triet rend hommage à son amie Sophie Fillières, décédée en juillet 2023, avec qui elle partage son César.

Le montage d’Anatomie d’une chute est un travail d’orfèvre. Cette nouvelle collaboration entre Laurent Sénéchal et Justine Triet présage peut-être aussi d’un deuxième prix aux Oscars pour lequel il est nommé.

Le frère du réalisateur Thomas Cailley, David Cailley, remporte le prix. C’est le cinquième pour Le Règne animal. Le réalisateur déclarait sur le tapis rouge qu’il souhaitait voir gagner son frangin : le voilà exaucé.

Alors là, pour une surprise, c'est une surprise ! Simple comme Sylvain de Monia Chokri est une gentille comédie pleine de tendresse sur un couple en crise. Honnêtement, comment peut-on voter pour ce film sympathique quand on a le génial Perfect Days de Wim Wenders en face ? C'est un mystère.

Les gens se lèvent pour acclamer Agnès Jaoui. On ferait bien comme eux mais ce n’est pas pratique pour écrire. Elle est bouleversée quand elle parle de Jean-Pierre Bacri. On pleure au risque de s’électrocuter quand les larmes coulent sur le clavier. Elle est merveilleuse avec son ukulélé. Son discours en chanson lui ressemble. C’est un compliment pour les deux.

Jamel Debbouze est chargé du discours. Il a tourné sous la direction d'Agnès Jaoui dans Parlez-moi de la pluie. On sent son respect, son admiration et aussi sa tendresse. Il rappelle qu'elle a remporté six César. Son hommage est une grande réussite qui célèbre à la fois l'artiste et la femme engagée contre le racisme et les inégalités. C'est équilibré, simplement beau. Bravo !

Cette réflexion sur le calvaire d’une mère dont deux filles se sont radicalisées innove en mêlant fiction (des actrices remplacent les disparues) et témoignages. Dans ses remerciements, la réalisatrice Kaouther Ben Hania
 parle des massacres à Gaza avec une émotion palpable. On ne peut qu’être touché par ses paroles.

Est-ce un bon présage pour les Oscars ? Deuxième César pour Anatomie d’une chute qui récompense un superbe travail d’écriture en duo. Leur discours est sobre. Sans chichi. Le César sera bien à sa place dans leur intérieur et ce scénario diabolique est virtuose. C'était leur deuxième collaboration après Sybil. Plaisantent-ils en disant que ce serait la dernière ?

Et de quatre pour le film de Thomas Cailley ! Cette partition envoûtante emporte le spectateur au cœur du Règne animal.

On ne peut pas s’empêcher d’être émus en repensant à tous ces disparus. Rappelons que la cérémonie est dédiée à Micheline Presle 2024, légende du cinéma décédée il y a deux jours à l’âge de 101 ans.

Il est en tournage donc il s'est fait remplacer par Sandra Hüller. Cela ne l'empêche pas de faire dire un petit mot pacifiste des plus sympathiques. C'est son troisième César après Petit paysan et Grâce à Dieu. Il est devenu un sex symbol aux Etats-Unis où ses cheveux font rêver. Il est excellent en avocat qui défend l'héroïne d'Anatomie d'une chute.

Le sketch manque tristement de ryrhme en parlant des projets cinéma Paul Mirabel. C'est un brin embarrassant.

Troisième César pour Le Règne animal qui mêle effets visuels et maquillages afin de faire vivre des créatures mi-humaines, mi-animales de façon crédible. Un grand film de genre.

Ce n’est pas l’homme le plus chaleureux du monde, Christopher Nolan. Mais il est reconnaissant envers la France et le public français. Si on était méchants, on dirait que son discours est mollasson, limite casse-pieds bien qu’on adore aussi Le Grand Rex et les projections avec de la vraie pellicule. Sa passion pour le cinéma fait du bien, mais il a du mal à la partager. Il reste silencieux sur MeToo. Comme il partage son César avec sa femme et productrice Emma Thomas, on va lui pardonner.