Merci d'avoir suivi avec nous cette viste du président au Salon de l'agriculture. Bonne soirée à vous !

Emmanuel Macron a quitté samedi à 21h15 le Salon de l’agriculture, a indiqué son entourage, après plus de 13 heures d’une visite marquée par des heurts et manifestations au début, puis une longue déambulation dans les lieux sous haute protection policière.

Le chef de l’Etat a achevé son passage annuel par une bière au stand des brasseurs, après avoir notamment échangé dans l’après-midi avec différentes filières dont les pêcheurs. Cette visite marathon, dans un contexte houleux en raison de la crise agricole, égale en durée celle effectuée l’an passée, mais n’atteint pas le record de 14h40 de 2019.

«C'est ridicule de la part d'agriculteurs d'avoir fait de la violence sur un salon qui est leur », a lancé le président ce samedi soir, alors que sa visite a été émaillée d'incidents entre des agriculteurs et les forces de l'ordre.

«Sincèrement, il y a encore des gens qui croient à ce grossier mensonge ? », a répondu la cheffe des députés RN au président, qui avait lancé un peu plus tôt dans la journée que le « Rassemblement national, c’est le parti du Frexit, de la sortie de l’euro, maintenant, c’est des transformistes du Frexit ».

« Fermer l’Europe, ça ne marche pas. Il n’y a que Madame Le Pen qui croit ça », a ajouté le chef de l’Etat.

Au fil des minutes, la tension est retombée au Salon de l'agriculture. Emmanuel Macron se trouve toujours dans le Hall 4, où se tiennent les stands d'acteurs institutionnels et non d'éleveurs ou de cultivateurs. A l'extérieur, les bonnets jaunes de la Coordination rurale attendent dans le calme.

Les agriculteurs sont massés à l'extérieur et font face à plusieurs rangées de CRS, qui bloquent l'accès au Hall 4.

Silencieux depuis jeudi et le début de la polémique, les Soulèvements de la Terre ont publié un communiqué affirmant que les cabinets de Pascal Canfin et de Gabriel Attal ont cherché à contacter des membres du collectif dans le but de les inviter au grand débat qu’Emmanuel Macron voulait faire. Une idée qui a ravivé la colère des agriculteurs. « Nous avons cru à une blague », souligne le communiqué.

« Toute cette histoire m’a mis en colère », avait réagi ce matin Emmanuel Macron, démentant « fermement » avoir songé à inviter un mouvement qu’il « avait proposé de dissoudre ».

En plus de subir les huées depuis très tôt ce matin, Emmanuel Macron se paye une polémique sur les réseaux sociaux. La faute à un propos rapporté d'une réunion avec un sydicat agricole : « les smicards préfèrent des abonnements VOD à une alimentation plus saine ». L'Elysée dément. On vous en dit plus juste ici.

«Le RN c'est le parti du Frexit », dénonce-t-il, estimant que l'Europe est nécessaire à l'agriculture française. L'agriculture française « mérite mieux » que le « projet de décroissance et de bêtise » du RN, selon lui.

La France insoumise s’est félicitée samedi des annonces d’Emmanuel Macron sur les prix plancher, y voyant la preuve que « la lutte paie », trois mois après avoir déposé une proposition de loi pour encadrer le prix d’achat des matières premières agricoles aux producteurs. « Il y a quelques semaines, le ministre Marc Fesneau s’opposait encore à leur mise en place. Aujourd’hui, le président de la République vient d’annoncer vouloir mettre en place ces prix planchers. Nous prenons acte de ce changement de position, acquis par les luttes vigoureuses des agriculteurs », a indiqué le mouvement de gauche radicale dans un communiqué.

L'espace réservé au géant du lait est dans un sale état.

Ouvert tardivement, le Hall 1, où Emmanuel Macron et qui concentre les heurts entre agriculteurs et CRS, a finalement été refermé au public. Entre deux, il y a eu des scènes étonnantes d’enfants goûtant du fromage à un stand à quelques mètres de CRS casqués. Et pas mal de déception : « Il y avait des CRS partout. Ambiance de forteresse assiégée », dit Sophie Sucurovski, 28 ans, venue des Ardennes avec son fils de deux ans.

«Il faut sauver le Salon », a glissé Emmanuel Macron lors de son échange avec un agriculteur sur son stand, dénonçant la présence « d'une minorité là pour tout saccager ».

Le président est passé par deux ou trois stands, mais la progression est compliquée. Il y a un petit sas maintenu entre le cordon de CRS et le service de sécurité direct du président.

On est pas dans un déchainement de violence mais ça se bouscule et se repousse à coups de boucliers localement.

Le saviez-vous ? Si l'argot populaire retient souvent le terme « poulet » pour désigner les forces de l'ordre, on préfère « vaches » du côté de la Corse. Il ne serait pas étonnant d'entendre quelques « morts aux vaches », sans que cela concerne Oreillette et ses soeurs.

Le président échange et devise au milieu de la paille, alors que la foule tenue à distance se fait entendre.