AGRICULTUREL’UE va discuter de la PAC, sous la pression de centaines de tracteurs

UE : Les Vingt-Sept vont discuter à Bruxelles de la PAC, sous la pression de centaines de tracteurs

AGRICULTURELes ministres de l’Agriculture de l’UE vont discuter ce lundi de propositions pour simplifier et assouplir la Politique agricole commune
Des tracteurs forcent un barrage de police et paralysent Bruxelles
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est un dossier particulièrement explosif qui est une nouvelle fois à l’ordre du jour à Bruxelles. Les ministres de l’Agriculture de l’UE vont discuter ce lundi de propositions pour simplifier et assouplir la PAC, sous la pression de centaines de tracteurs défilant dans la capitale belge.

Le 1er février déjà, plus d’un millier de véhicules agricoles avaient envahi les rues de la capitale belge en marge d’un sommet européen, en faisant l’épicentre de la colère qui secoue le continent.

« Entre 500 et 800 » tracteurs attendus

Dès l’aube, ils devraient être « au moins plusieurs centaines » de tracteurs, « entre 500 et 800 », pour paralyser à nouveau le quartier européen, estime la Fugea, deuxième syndicat agricole wallon. Aux côtés des principales organisations belges, des délégations d’Espagne, du Portugal et de la puissante confédération syndicale italienne Coldiretti sont attendues pour marteler leurs revendications près du Conseil européen.

Soucieux de désamorcer le mécontentement, les Etats membres avaient exigé de la Commission européenne un vaste chantier de « simplification » des règles de la PAC. Bruxelles a présenté de premières pistes, que les ministres examinent ce lundi : les obligations de maintien des prairies permanentes devraient ainsi être assouplies cette année pour les éleveurs en reconversion, afin qu’ils ne perdent pas de revenus. De même, une tolérance serait accordée aux agriculteurs ne respectant pas les exigences de la PAC en raison d’épisodes climatiques extrêmes. Enfin, les exigences de déclaration seraient allégées et un recours à l’imagerie satellitaire contribuerait à réduire « jusqu’à 50 % » les visites de contrôle.

Le non des syndicats aux négociations avec le Mercosur

Bruxelles a déjà entériné une dérogation partielle sur les obligations de jachères. Plusieurs Etats demanderont des flexibilités semblables sur les obligations de rotation des cultures. La discussion « se focalisera sur ces mesures de court terme applicables très rapidement », souligne un diplomate européen, avant d’éventuelles révisions législatives de la PAC, plus complexes et qui impliqueraient les eurodéputés. En marge du salon de l’Agriculture à Paris, le commissaire à l’Agriculture Janusz Wojciechowski s’est en outre dit dimanche ouvert à rendre simplement « incitatives » certaines obligations vertes comme les jachères ou la rotation des cultures.

Pour autant, les organisations manifestant ce lundi jugent insuffisantes les mesures esquissées. Elles exigent notamment l'« arrêt définitif » des négociations commerciales avec les pays sud-américains du Mercosur, Bruxelles ayant simplement reconnu que les conditions « n’étaient pas réunies » actuellement pour les conclure. Surtout, elles réclament un « meilleur partage de la valeur » avec industriels et distributeurs. « Il faut garantir (aux exploitants) des prix justes et stables protégés de la spéculation », martèle pour sa part la coordination paysanne alternative Via Campesina.