FOOTBALLBien aidé par la VAR, le PSG peine (encore) à convaincre par le jeu

PSG – Rennes : Bien aidé par la VAR, Paris peine (encore) à convaincre par le jeu

FOOTBALLTrès moyens dans le jeu contre Rennes, dimanche, les Parisiens peuvent remercier l’arbitre de la rencontre pour ce généreux pénalty accordé après un appel de la VAR dans le temps additionnel
Gonçalo Ramos a égalisé sur péno dans le temps additionnel, dimanche, contre Rennes, au Parc des Princes.
Gonçalo Ramos a égalisé sur péno dans le temps additionnel, dimanche, contre Rennes, au Parc des Princes.  - FRANCK FIFE / AFP
Aymeric Le Gall

Aymeric Le Gall

L'essentiel

  • Lors du match PSG-Rennes, l’arbitre Bastien Dechepy a accordé dans le temps additionnel un penalty douteux au PSG, permettant à Gonçalo Ramos de marquer et d’égaliser à 1-1. Julien Stéphan et Steve Mandanda ont critiqué cette décision, faisant référence aux « pénaltys qui se sifflent dans certains stades ».
  • Cette égalisation ne peut cacher les lacunes actuelles du jeu parisien, avec un manque d’automatismes dû au turn-over permanent et un relâchement coupable en championnat, où les Parisiens n’ont pas de concurrents crédibles.
  • Lucas Hernandez et Luis Enrique relativisent ce match nul en le voyant comme un rappel à l’ordre avant le match retour en Ligue des Champions face à la Real Sociedad, sachant qu’en C1 le PSG n’aura pas ce genre de traitement de faveur.

Au Parc des Princes,

Les pourfendeurs de la VAR se pourlèchent les babines. Eux qui n’avaient eu de cesse de répéter depuis dix ans que l’assistance vidéo ne rétablirait pas la justice sportive, voire qu’elle l’entacherait d’avantage, semblent chaque week-end confortés dans leurs certitudes. Le match PSG-Rennes de dimanche étant le dernier épisode en date d’une liste longue comme le bras.

On rembobine : Alors qu’ils se dirigeaient tranquillement vers une défaite ô combien méritée, les Parisiens ont pu compter sur Bastien Dechepy, l’arbitre de la rencontre, pour leur offrir un petit coup de pouce bienheureux. Après avoir accordé – puis refusé, logiquement, suite à un premier appel de la VAR – un pénalty à Gonçalo Ramos, l’homme en jaune a fini par faire l’inverse quelques secondes plus tard, sur l’action suivante. S’il ne trouva d’abord rien à redire à la sortie de Mandanda dans les pieds du Parisien, il finira par se déjuger après un deuxième rappel à l’ordre de ses collègues derrière les écrans.

Perché en tribune de presse, avec Canal + ouvert sur notre ordinateur, nous avons pu juger à grand renfort de ralentis que le Portugais avait amplifié sa chute à mort, et ce avant même que le gardien Marseillais ne le percute. On se disait alors que M. Dechepy allait voir la même chose que nous et rester sur sa première décision. Que nenni ! Celui-ci a choisi de suivre l’avis de ses assesseurs et d’accorder un pénalty aux Parisiens. Pénalty transformé par Gonçalo « Michael Phelps » Ramos dans le temps additionnel (1-1, 96e).

Un pénalty en forme de cache-misère pour le PSG

Sans en faire des caisses ni crier au scandale, à la manière d’un Jean-Pierre Rivère après Nice-OL, Julien Stéphan s’est tout de même étonné de cette décision au buzzer qui lui coûte les trois points de la victoire. « Ce sont des pénaltys pour les grandes équipes, qui se sifflent dans certains stades », a-t-il déclaré, avec le sourire, en conférence de presse d’après-match. Même tonalité du côté de Mandanda, mesuré sur la forme mais ferme sur le fond. « Il a bien joué le coup. Quand on regarde l’action, on voit qu’il se laisse tomber avant le contact avec moi », a-t-il expliqué au micro de Canal+.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

A l’arrivée, s’il coûte bonbon aux Bretons, ce généreux pénalty permet aux Parisiens et à Luis Enrique de sauver à la fois les apparences et leur invincibilité au Parc depuis le 15 septembre (défaite 3-2 contre Nice). Mais il n’effacera pas de notre logiciel cette nouvelle prestation insipide des Rouge et Bleu, dont on peine chaque semaine à définir la philosophie et le style de jeu (comme avec Pochettino et Galtier, du reste). Quel est le projet de l’ancien coach du Barça ? Si ses joueurs ont effectivement gagné le match de la possession de balle (66 vs 34), on est bien en peine en revanche de trouver la moindre trace d’un joli mouvement coordonné.

On ne comprend toujours pas ce que Fabian Ruiz fait dans cette équipe, ni pourquoi Gonçalo Ramos, auteur d’une bonne entrée en jeu malgré ses deux plongeons olympiques, n’a pas le droit à plus de temps de jeu depuis le début de l’année. Pour le reste, la stratégie du turn-over permanent chère à Luis Enrique montre aussi ses limites : avec une équipe sans cesse remaniée, pas simple pour les joueurs de bâtir de solides automatismes dans le jeu, avec des circuits de passe clairement établis. Mais cela n’explique pas tout.

Le manque de motivation sur la scène nationale, dans un championnat déjà emballé et pesé ma bonne dame, est une nouvelle composante avec laquelle le coach parisien doit apprendre à vivre, comme il l’admettait honnêtement avant la rencontre. Un fait que réfutait pourtant du bout des lèvres Lucas Hernandez en zone mixte, dimanche soir : « C’est vrai qu’on a de l’avance, mais on ne veut jamais se relâcher, on veut la gagne, on est des compétiteurs. On a réussi à marquer à la dernière minute et accrocher un petit point. La motivation est toujours là. »

« Une piqûre de rappel », pour Lucas Hernandez

Un poil moins langue de bois qu’à l’accoutumée, Luis Enrique a pour sa part mis la faible prestation de ses joueurs sur le compte d’un manque d’inspiration. « Ça a été un match compliqué dès le début. On a été plus imprécis que normalement, moins inspiré. On a manqué peut-être de mobilité sans ballon. C’est très important [la mobilité] quand vous n’êtes pas inspiré. On a eu du mal à générer des occasions de but », a-t-il détaillé.

Et Lucas Hernandez de voir le bon côté des choses, sachant que ces deux points de perdus n’auront aucun effet sur l’issue du championnat mais qu’ils peuvent au contraire s’avérer bénéfiques avant le match retour contre la Real Sociedad en C1, le 6 mars prochain : « C’est une piqûre de rappel pour ce qui nous attend pour la suite ». Car en Ligue des champions, pour peu que Paris tombe sur le Real en quart de finale, ce n’est pas à lui qu’on accordera ce fameux « pénalty pour les grandes équipes ».