résurrectionLa R5 renaît cinquante ans plus tard en version électrique et flashy

Salon de l’auto : La R5 renaît cinquante ans plus tard en version électrique et flashy

résurrectionL’enseigne automobile Renault a présenté à Genève sa nouvelle R5 à batterie inspiré de la voiture star des années 1970-1980
Le directeur général du groupe Renault , Luca De Meo, a présenté au salon international de l'auto de Genève, en Suisse, la nouvelle Renault R5 E-Tech, une voiture électrique qui fait référence au célèbre modèle des année 1970-80.
Le directeur général du groupe Renault , Luca De Meo, a présenté au salon international de l'auto de Genève, en Suisse, la nouvelle Renault R5 E-Tech, une voiture électrique qui fait référence au célèbre modèle des année 1970-80. - Martial Trezzini / SIPA
Gilles Durand

G.D. avec AFP

Comment faire du neuf avec du vieux ? Le groupe automobile Renault a présenté, ce lundi, au Salon international de l’auto, à Genève, en Suisse, sa nouvelle R5 à batterie, un modèle iconique censé marquer les esprits par son design tout en démocratisant les voitures électriques fabriquées en France.

Pourquoi la R5, ce vieux modèle de « boomer » ?

Dans les années 1970, la R5 a été une des voitures les plus vendues en France. On la voyait partout. « L’histoire se répète » : comme « il y a cinquante ans », Renault se trouve à la sortie d’une « période difficile pour l’entreprise », les Français vivent « une crise générale et une inflation incontrôlée » et le marché automobile fait face à « des attentes totalement nouvelles de la société », a souligné le directeur général de Renault, Luca de Meo.

« À l’époque, nous avons travaillé et nous avons finalement vendu neuf millions » de R5, cette voiture « frugale, intelligente, innovante, excentrique et joyeuse », a-t-il souligné, espérant renouveler ce succès commercial avec la nouvelle R5.

Cette R5 remplace la Zoé comme entrée de gamme électrique de la marque. Elle est censée être « l’emblème » de la relance du groupe, qui a enregistré d’excellents résultats en 2023 grâce à des véhicules plus haut de gamme, après des années difficiles.

A quoi elle ressemble

Ce sont deux voitures jaunes flashy qui ont joué les stars sur la scène du salon. Feux arrière verticaux, couleurs flashy, sièges sculptés, aileron arrière : la petite voiture multiplie les clins d’œil à son ancêtre lancée en 1972 mais aussi à la très agressive R5 turbo, championne de France des rallyes.

Symbole du virage électrique, la grille d’aération sur le capot est remplacée par un témoin de charge. Plus courte qu’une Clio, la R5 se veut cependant spacieuse, et pas trop lourde pour une électrique : elle ne dépasse pas les 1.450 kg. Ses batteries doivent être fabriquées en France, dans le Nord, à partir de 2025.

A son lancement, la voiture sera proposée d’office en « vert pop » pour bien se faire remarquer dans la rue. « Tout a été fait pour en faire un objet postmoderne, futuriste, et en aucun cas nostalgique, a souligné le designer de Renault, Gilles Vidal. On va chercher des ingrédients dans notre histoire mais on les projette dans le futur. »

Elle est fabriquée en France, au moins ?

Avec ce nom-là, impossible de l’assembler ailleurs qu’en France. C’est à Douai, dans le Nord, que la R5 ressuscite. « Elle arrive au moment où va se jouer la grande bascule de millions d’Européens vers une mobilité électrique, connectée et durable », a souligné Luca de Meo dans un communiqué.

« Au cœur de la bataille pour réinventer l’industrie européenne face à la concurrence venant de l’est et de l’ouest », cette voiture « prouve que produire en Europe, en France, c’est possible ! » a lancé le patron du Losange, qui avait déjà supervisé la renaissance de la petite Fiat 500.

En revanche, le groupe n’a pas précisé dans quels pays la R5 allait être vendue hors d’Europe, mais la marque a déjà lancé sa Mégane électrique en Turquie et au Brésil. « La R5 était commercialisée dans 85 pays, il y a du potentiel », a avancé Fabrice Cambolive, directeur de la marque.

Les petites valent mieux que les grosses

Au sein du groupe Renault, la Dacia Spring était déjà l’électrique la moins chère du marché, mais fabriquée en Chine. Au-dessus, la Renault Mégane électrique ne s’est pas vendue autant qu’espéré, avec son positionnement et ses tarifs haut de gamme.

La R5 devra se positionner entre les deux, sur le secteur des compactes économiques et passe-partout, notamment face à la future Citroën C3 électrique.

La marque promet un prix de base autour des 25.000 euros, hors bonus. Les versions plus chères car équipées des batteries offrant la plus grande autonomie (environ 400 kilomètres) arriveront les premières sur le marché, suivies des autres versions (300 km) courant 2024.

La marque doit présenter dans les prochains mois une version électrique d’une autre icône, des années 1960 cette fois, la Renault 4, la fameuse 4L. A quand la 2 CV ou la Simca 1000 électrique ?