CENSUREPourquoi le réseau social X est-il perturbé au Pakistan ?

Pakistan : Pourquoi le réseau social X est-il perturbé depuis une semaine ?

CENSURELes perturbations ont commencé lorsqu’un haut fonctionnaire a publiquement affirmé avoir aidé à truquer les élections législatives et provinciales
Les perturbations du réseau social X ont commencé samedi dernier, lorsqu’un haut fonctionnaire avait publiquement affirmé avoir aidé à truquer les élections législatives et provinciales du 8 février.
Les perturbations du réseau social X ont commencé samedi dernier, lorsqu’un haut fonctionnaire avait publiquement affirmé avoir aidé à truquer les élections législatives et provinciales du 8 février. - CHRIS DELMAS / AFP
Hakima Bounemoura

H. B. avec AFP

Les perturbations du réseau social X au Pakistan durent désormais depuis une semaine. Elles ont commencé samedi dernier, lorsqu’un haut fonctionnaire avait publiquement affirmé avoir aidé à truquer les élections législatives et provinciales du 8 février.

Depuis, la plateforme X (anciennement Twitter) est accessible de façon intermittente, avec des différences suivant le fournisseur Internet. L’accès au réseau social restait encore très difficile ce samedi à Islamabad, ainsi que dans les grandes villes de Lahore et Karachi.

« Une façon de viser les partis politiques »

Le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), parti de l’ancien Premier ministre actuellement emprisonné Imran Khan, avait appelé à des manifestations dans tout le pays après la déclaration la semaine dernière du haut fonctionnaire sur l’existence de fraudes.

« Les partis politiques qui veulent protester utilisent constamment X pour s’exprimer, accéder à l’information ou prévoir des rassemblements », souligne l’organisation Bytes for All, qui défend la liberté sur Internet. Les perturbations « restreignent la possibilité pour les citoyens de discuter en ligne, partager des informations ou exprimer des opinions dissidentes », a écrit l’organisation dans un rapport publié vendredi.

« L’utilisation par le Pakistan de fermetures ou de restrictions de réseaux sociaux est une façon de viser les partis politiques, alors que les accusations d’irrégularités lors des élections n’ont jamais été aussi nombreuses », a de son côté déclaré Alp Toker, de l’organisation de surveillance du Web NetBlocks.

Des événements en ligne, organisés par l’opposition, entravés

Dans les mois précédant l’élection, le PTI s’était vu restreindre ses possibilités de faire campagne et ses candidats avaient dû se présenter en indépendants. La campagne était alors passée sur Internet, enregistrant là aussi de nombreuses fermetures de réseaux – X, mais aussi Instagram, TikTok, Facebook et YouTube – « dues à des difficultés techniques » selon le gouvernement. Nombre d’événements en ligne organisés par l’opposition ont ainsi été entravés.

Malgré la répression des autorités, les candidats indépendants soutenus par le PTI ont obtenu le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée nationale à l’issue des élections législatives. Mais sans majorité absolue et refusant toute alliance, le PTI a été exclu d’une coalition formée autour de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) de Nawaz Sharif, arrivée en deuxième position.