bannissementLe gouvernement de Javier Milei interdit le langage inclusif dans l’armée

Argentine : Le gouvernement de Javier Milei interdit le langage inclusif dans l’armée

bannissementOpposé au langage inclusif, Javier Milei a par le passé accusé « l’idéologie de genre » de « saper les valeurs de la société »
Le président argentin Javier Milei, à Buenos Aires le 23 février 2024.
Le président argentin Javier Milei, à Buenos Aires le 23 février 2024. - AGUSTIN MARCARIAN / POOL / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Javier Milei s’attaque au langage inclusif en Argentine. Son gouvernement a ainsi interdit son usage dans les forces armées sous peine de sanctions.

« Est interdite l’utilisation du dénommé "langage inclusif" dans le cadre du ministère de la Défense, des forces armées et organismes décentralisés du ministère », indique une résolution signée vendredi par le ministre de la Défense Luis Petri, et publiée lundi sur le compte X du ministère.

La Défense veut éviter « une interprétation erronée »

« L’objectif est d’éliminer des formes incorrectes de langage, qui peuvent générer une interprétation erronée de ce qui est souhaité, affectant l’exécution des ordres et le déroulement des opérations militaires », poursuit le ministère. Devra donc s’employer l’espagnol « selon les termes et règles fixés par l’Académie royale espagnole, et les règlements et manuels en vigueur au sein des forces armées ».

Le langage inclusif et la féminisation des grades ne faisaient pas l’objet de directives particulières, mais dans un document de 2020 du gouvernement péroniste (centre-gauche) précédent, le ministre Agustin Rossi assurait que son ministère « continuera d’accompagner les changements culturels dans les relations de genre (…) forgées au fil des années de l’engagement (militaire) des femmes et qui se sont exprimées avec force ces dernières années ».

Milei fustige un « marxisme culturel »

Dans le même document, la chargée des politiques de genre et droits au ministère appelait toutefois à « discerner les bonnes pratiques » et contextes, et ne pas « imposer » une dénomination, relevant que « les jeunes femmes officiers, dans leur désir d’intégration, en général ne sont pas d’accord avec la féminisation des grades et des charges ». La pratique était donc laissée de facto à l’appréciation des gradés ou corps d’armée, et un général de division avait défrayé la chronique en 2022 en s’adressant dans un discours à des volontaires comme « soldats et soldates ».

Le « libertarien » et « anarcho-capitaliste » Milei, comme il se décrit, n’a jamais fait mystère de son opposition au langage inclusif, qu’au même titre que « l’idéologie de genre » il a par le passé accusé de « saper les valeurs de la société ». Et, s’il dit reconnaître à chacun la liberté d’employer ce langage, il a aussi estimé qu’il constitue, lorsque diffusé ou imposé dans un contexte d’Etat, de « l’endoctrinement », composante selon lui d’un « marxisme culturel » qu’il abhorre.