Le Grand détournementcacaboudin.fr redirige vers le site du RN, comment c’est possible ?

cacaboudin.fr redirige vers le site du RN, comment c’est possible ?

Le Grand détournementLes techniques de détournement de nom de domaine « existent même depuis la nuit des temps d’Internet » et refleurissent à l’approche des élections. Mais au fait, comment ça marche ?
Capture d'écran des résultats de recherche pour la requête cacaboudin.fr
Capture d'écran des résultats de recherche pour la requête cacaboudin.fr - No name / 20 Minutes
Alexandre Vella

Alexandre Vella

Ne tapez pas cacaboudin.fr dans la barre url de votre navigateur ou votre barre de recherche. Car si vous pensiez en y accédant tout savoir sur l’expression préférée des enfants, vous seriez extrêmement déçus. Et pour cause, cette adresse redirige immédiatement vers le site du Rassemblement national.

« En fait, c’est super facile à faire, introduit Mathieu Perino, développeur chez Webnext basée à Nice contacté par 20 Minutes. Il suffit d’acheter un nom de domaine, en l’occurrence cacaboudin.fr qui doit coûter six euros par an, et le faire pointer vers un autre site. Soit directement par le back-office de l’hébergeur (comme wix, par exemple), soit en ajoutant une ligne de code. »

De « miserable failure » à « trou du cul du Web »

Et ce genre de « blagues » est loin d’être une première. « Ça existe même depuis la nuit des temps d’Internet », comment le quadragénaire. La technique est apparue dès 1999 avec une action bien geek (More evil than satan himslef renvoyant vers le site de Microsoft), et en 2003 pour la première occurence politique, dans une version légèrement différente, exploitant plutôt le référencement des recherches Google.

Ainsi, en 2003, si vous tapiez « miserable failure », la requête renvoyait vers George W. Bush. L’année suivante en France, c’est le mot-clef « magouilleur » qui aboutissait au site de l’Elysée. On poursuit dans le langage fleuri avec l’expression « trou du cul du Web » qui, en 2009, faisait référence à Nicolas Sarkozy.

Tous nos « By the Web »

Mais plutôt que se dire que d’autres ont fait les frais avant eux des trublions du Web, l’urgence pour le RN sera peut-être de mettre fin à cette plaisanterie. « Et là, soit ils consentent à racheter le nom de domaine et se mettent d’accord sur un prix avec le propriétaire (peu probable), soit ils ont un bon avocat », conclut Mathieu Perino.

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