étincellesSafran plante son usine à Rennes, les écologistes verts de rage

Rennes : Safran plante son usine à la Janais, les écologistes verts de rage

étincellesL’industriel prévoit d’installer une fonderie dès 2027 et de faire travailler 200 personnes à la conception de moteurs d’avion
L'industriel français Safran va récupérer une partie du site de la Janais pour y implanter une fonderie et une usine de fabrication de moteurs d'avion, à Rennes.
L'industriel français Safran va récupérer une partie du site de la Janais pour y implanter une fonderie et une usine de fabrication de moteurs d'avion, à Rennes. - Safran / Safran
Camille Allain

C. A. avec AFP

L'essentiel

  • Le groupe Safran a choisi Rennes pour installer sa nouvelle usine de fabrication de moteurs d’avion.
  • L’industriel s’implantera sur le site de la Janais, peu à peu délaissé par le constructeur automobile Stellantis.
  • Les élus écologistes critiquent ouvertement cette décision, estimant que le site devait rester réservé aux mobilités décarbonées.

Ils ont appris la nouvelle la veille de son officialisation et ils ne la digèrent toujours pas. Mercredi, les élus écologistes de Rennes Métropole ont partagé leur réaction amère à l’arrivée de l’industriel Safran sur le site de la Janais, à Chartres-de-Bretagne.

Délaissée par Stellantis (ex PSA), la friche accueillera un nouveau site de fonderie opérationnel dès 2027 qui devrait faire travailler près de 200 personnes. Objectif : assurer la montée en cadence de la production de ses moteurs civils et militaires, notamment celui équipant l’avion de combat français le Rafale. Un investissement de 80 millions d’euros sera nécessaire pour adapter le site.

L’arrivée d’un industriel de renom était attendue depuis des années sur ce site longtemps dévoué à la construction automobile et qui peinait à se trouver un avenir. La décision de la présidente de Rennes Métropole Nathalie Appéré est pourtant sérieusement critiquée par ses alliés écologistes. « Un coup de force », selon Laurent Hamon, vice-président de la métropole délégué aux déchets. Ce que les Verts ne digèrent pas, c’est que la métropole avait promis de faire de la Janais un temple des mobilités décarbonées. Et que Safran n’en fait pas partie.

« Avec l’arrivée de Safran, la présidente de Rennes Métropole renonce à ses promesses et ses ambitions. Aux côtés des socialistes de la région Bretagne, armés des vieux logiciels productivistes du passé, les socialistes rennais reprennent à leur compte le greenwashing de Safran sur des soi-disant moteurs décarbonés », taclent les élus écolos.

Dans un communiqué, Nathalie Appéré salue quant à elle « la détermination constante des élus et des acteurs du territoire » qui permet à la Janais d’être « identifiée comme une vitrine de l’industrie de demain, décarbonée, résiliente et souveraine ».

Dans sa nouvelle fonderie, le groupe Safran produira également une partie de son moteur Leap, qui équipe des Boeing 737 Max et une partie des Airbus A320 neo. Un moteur qui affiche l’ambition de consommer 15 % d’énergie en moins. Les avionneurs sont engagés dans une importante montée en cadence pour répondre à la croissance du trafic aérien et au besoin de renouvellement de leurs flottes par les compagnies aériennes.

Le trafic aérien en pleine croissance

Les écologistes rennais estiment que leur territoire va contribuer de manière « irresponsable » à la croissance mondiale du trafic aérien. Les principales prévisions d’évolution à l’horizon sont « à peu près convergentes sur l’évolution du trafic passager et de fret de 4,6 % à 4,8 % par an », rappelait le Sénat dans un rapport publié l’an dernier.

Safran emploie 92.000 collaborateurs à travers le monde pour un chiffre d’affaires de 23,2 milliards d’euros en 2023. Le groupe, côté au CAC40, revendique la place de deuxième équipementier aéronautique mondial.

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