FOOTBALLComment Kylian Mbappé s’est réveillé pour porter Paris vers les quarts

Real Sociedad-PSG : « L’impression qu’il est absent »… Comment Mbappé s’est réveillé pour porter Paris vers les quarts

FOOTBALLKylian Mbappé a été le grand artisan de la victoire du PSG contre la Real Sociedad à Saint-Sébastien, mardi
Ceci n'est pas un pas de danse.
Ceci n'est pas un pas de danse. - Alvaro Barrientos/AP/SIPA / SIPA
Antoine Huot de Saint Albin

Antoine Huot de Saint Albin

L'essentiel

  • Grâce à un doublé de Kylian Mbappé, le PSG s’est imposé à la Real Sociedad et a validé son ticket pour les quarts de finale de la Ligue des champions.
  • Quatre jours après son cirque à la mi-temps du match contre Monaco, Kylian Mbappé a répondu plus que présent, et a joué tout le match.
  • Le kid de Bondy évoluait sur le couloir gauche, pour avoir plus de libertés.

De notre envoyé spécial à Saint-Sébastien,

Il en faut peu pour motiver Kylian Mbappé, très peu. Mais si vous le chauffez un peu, vous allez vite trouver du répondant. Hué, sans commune mesure avec ses coéquipiers, à l’annonce de la composition des équipes par le public de la Reale Arena, conspué à chaque touche de balle en début de match, serré de près par la défense basque, on a imaginé le cerveau de l’attaquant parisien bouillir, même s’il affichait un grand sourire, manière de dire : « Vous allez voir ce que vous allez voir. »

Oh, il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour voir la mobylette francilienne se lancer. Une accélération sur Hamari Traoré pour un centre au cordeau presque repris victorieusement par Bradley Barcola (9e), avant de mettre Igor Zubeldia en boîte sur l’ouverture du score (15e) : un crochet, une feinte de frappe et un amour de tir enroulé qui est venu se loger dans le petit filet.

On a même vu le Français donner une ordonnance au défenseur basque pour que celui-ci aille se remettre de ce tour de reins.

« Ils sont tous de très bons joueurs, mais lui est vraiment déterminant, reconnaissait, beau joueur, Martin Zubimendi, le milieu de terrain de la Real Sociedad. On a parfois l’impression qu’il est absent, qu’il ne touche pas beaucoup le ballon, mais quand il l’a, c’est danger certain, et il l’a montré durant cet affrontement. »

« Devant le but, il est létal »

Quinze minutes, donc, c’est le temps qu’il a fallu à Mbappé dans le Pays basque pour faire oublier la tragicomédie jouée sur le Rocher, vendredi, une semaine après la cérémonie des Césars, où il aurait bien pu recevoir une statuette pour son rôle dans « Sortez-moi, et je fais ce que je veux ».

Remplacé à la mi-temps par Luis Enrique, « Bappard » avait sorti toute la panoplie du sale gosse : changement de tenue, petit demi-tour de stade telle une rock star, selfie avec des supporteurs et une deuxième période passée à côté de maman dans tribunes.

Bref, Kylian Mbappé s’était montré sous son mauvais jour, celui où il veut impérativement être au centre de l’attention, peu importe que ça ne soit pas sur le terrain. Et tant pis pour l’équipe. Sauf que l’équipe, justement, Mbappé l’a portée sur ses larges épaules à Anoeta. Que ça soit par ses buts (oui, car le garnement en a marqué un deuxième après le repos de sa spéciale « plat du pied fermé sécurité »), ses replis défensifs (ah, ce pressing à la 31e) ou sa position sur le côté gauche.

« Il avait une position plus fixe que d’habitude, développait Luis Enrique après le match. Il était plus sur l’aile gauche pour lui laisser plus de liberté et, devant le but, il est létal. »

On en vient même à se demander si l’Espagnol n’a pas fait exprès de piquer son joueur lors des dernières sorties en L1, après tout il n’y a 47 points d’avance pour le PSG, pour mieux le retrouver dans les matchs qui comptent vraiment. « ll ne faut pas le gérer. Il se gère lui-même, a sobrement commenté l’ancien technicien du FC Barcelone au micro de Canal+. Kylian, je ne le découvre pas aujourd’hui, il va marquer 50 buts, faire 25 passes décisives avec n’importe quel entraîneur, n’importe quelle équipe. »

« Il nous impressionne toujours »

N’importe quel coach, n’importe quel club, peut-être. Reste que, pour le moment, il est toujours au PSG, et de son entente avec Luis Enrique dépendra sûrement la bonne santé du club parisien en Ligue des champions. « Tout va très bien avec le coach, il n’y a aucun problème avec lui. J’ai bien des problèmes mais le coach n’en est pas un, a expliqué Jay-Z Mbappé sur Canal+. Je n’ai pas de message particulier, je veux toujours jouer la Ligue des champions, c’est une compétition importante où j’essaie toujours de performer. Parfois j’y arrive, parfois non. »

« Il nous impressionne toujours, commentait Vitinha, dans un français parfait. Il fait comme si c’était facile, mais on sait que c’est difficile sur le terrain. C’est un privilège de jouer avec lui. Il a encore été décisif, on veut qu’il soit toujours comme ça. » Au moins jusqu’à la fin de la saison. Après, ça ne devrait plus concerner le Paris Saint-Germain. A moins de le retrouver dans le camp d’en face en Ligue des champions. Et là, l’affaire sera bien moins drôle.