Guerre en Ukraine : Critiqué sur l’hypothèse d’un envoi de troupes, Macron reçoit les chefs de parti sur l’Ukraine
CLIVAGES•Avant un vote parlementaire sur le dossier ukrainien la semaine prochaine, le président va recevoir à 10h30 les dirigeants des formations politiques représentées au Parlement20 Minutes avec AFP
La classe politique a RDV ce jeudi avec Emmanuel Macron pour parler de l’Ukraine. Le chef de l’Etat va en effet recevoir les chefs de parti pour évoquer le conflit en amont d’un vote parlementaire et après avoir agité l’éventualité d’une présence militaire sur le terrain.
« Je pense que ça clarifiera » les positions, a-t-il expliqué mardi. « C’est un moment de vérité », abonde son entourage, évoquant des fissures dans « l’unanimité » constatée encore l’été dernier sur le soutien à Kiev.
Paris veut le leadership sur le soutien à Kiev
En musclant son discours ces dernières semaines face à Moscou et en tentant, avec des propos parfois controversés, d’imposer son leadership dans le soutien à l’Ukraine, le président a replacé la guerre au cœur du débat politique, et donc de la campagne en vue des élections européennes de juin. « Ne laissez pas entrer les nationalistes. Ils étaient déjà la guerre. Ils sont désormais la défaite face à la Russie », a martelé mercredi Emmanuel Macron devant son gouvernement.
Le chef de l’Etat, qui a promis de se rendre en Ukraine avant mi-mars, s’est en outre entretenu mercredi soir à l’Elysée avec ses prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy, juste avant la réunion de ce jeudi à 10h30 avec les dirigeants des formations politiques représentées au Parlement. Il doit leur présenter à huis clos les résultats de la conférence internationale pour amplifier le soutien militaire à l’Ukraine organisée la semaine dernière à Paris. La stratégie française fera ensuite l’objet d’un débat, suivi d’un vote, au Parlement : mardi prochain à l’Assemblée, puis mercredi au Sénat.
Or, ce débat s’annonce agité. Non pas tant au sujet de l’accord bilatéral de sécurité signé mi-février par Emmanuel Macron avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, sur lequel porte formellement le vote, mais en raison des récentes déclarations présidentielles sur le fait que l’envoi, à l’avenir, de troupes occidentales en Ukraine ne devait pas « être exclu ».
Les oppositions fustigent la stratégie de Macron
A l’Elysée, les oppositions de gauche comme de droite comptent lui réitérer ce jeudi leur désapprobation farouche à tout envoi de troupes. « Soutenir la résistance ukrainienne oui. Jeter des torches dans la poudrière, non ! », a ainsi protesté mercredi le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure devant quelques journalistes. Au sortir de son entretien à l’Elysée, François Hollande a, lui, jugé qu’il fallait se garder de « tout ce qui altère l’unité de l’Europe ».
Pour Manuel Bompard, le coordinateur de LFI, la France doit renforcer son action diplomatique, « et pour ça, elle doit écarter toute hypothèse qui la rendrait belligérante ». Le patron des LR Éric Ciotti a pour sa part déploré l’image d’une France « isolée ». La semaine dernière, Jordan Bardella avait estimé que la sortie d’Emmanuel Macron avait « affaibli la position française en étalant au grand jour les divisions de l’Europe », faisant selon lui « le jeu du Kremlin ».