extreme-droiteIsabelle Saporta bientôt licenciée de chez Fayard, dans le giron de Bolloré

Fayard : Isabelle Saporta bientôt licenciée dans le giron de Bolloré

extreme-droiteVincent Bolloré aime toujours autant négocier
(FILES) French former journalist and member of the "Parisiennes, Parisiens" electoral list for the Paris 2020 mayoral elections Isabelle Saporta poses during a photo session in Paris on November 19, 2019. The CEO of Fayard publishing house Isabelle Saporta, who disagrees with the takeover of the brand by a right-wing publisher, has been summoned for a redundancy interview, a source within the publishing house said on March 8, 2024. (Photo by JOEL SAGET / AFP)
(FILES) French former journalist and member of the "Parisiennes, Parisiens" electoral list for the Paris 2020 mayoral elections Isabelle Saporta poses during a photo session in Paris on November 19, 2019. The CEO of Fayard publishing house Isabelle Saporta, who disagrees with the takeover of the brand by a right-wing publisher, has been summoned for a redundancy interview, a source within the publishing house said on March 8, 2024. (Photo by JOEL SAGET / AFP) - AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Crise ouverte dans l'une des plus anciennes maisons d'édition: la PDG de Fayard Isabelle Saporta, en désaccord avec la récupération de la marque au profit d'une éditrice marquée très à droite, va être licenciée par Hachette Livre, dans le giron de Vincent Bolloré.

Les deux parties sont en conflit depuis plusieurs semaines au sujet de la marque Fayard, dont Isabelle Saporta est à la tête depuis juin 2022. La maison mère Hachette Livre souhaite que la marque Fayard puisse être partagée avec les éditions Mazarine, confiées à Lise Boëll, connue pour être derrière la transformation d'Eric Zemmour en essayiste à succès.

Convoquée à un entretien de licenciement

Ce à quoi s'oppose Isabelle Saporta. Elle a été reçue vendredi par Stéphanie Ferran, directrice générale déléguée d'Hachette Livre, pour parapher un accord de licence au profit de Mazarine, sans contrôle éditorial, alors qu'elle avait proposé des solutions alternatives.

Il est projeté par exemple par Hachette que la marque Fayard soit apposée sur les livres de Mazarine, d'après des informations de presse. Sans surprise, Isabelle Saporta a été convoquée à un entretien de licenciement le 20 mars.

Les salariés de Fayard inquiets

Filiale de Lagardère, dont le groupe Vivendi du milliardaire conservateur Vincent Bolloré a pris le contrôle en novembre, Hachette Livre n'était pas joignable vendredi soir. La direction de Fayard estime que la ligne politique d'auteurs que Mazarine compte faire venir, grâce à sa nouvelle dirigeante Lise Boëll va nuire à son image. Selon L'Obs, l'un de ces auteurs est le président du RN Jordan Bardella.

Les salariés de Fayard, dans le conflit, ont pris fait et cause pour leur direction, dans un courrier adressé jeudi au PDG d'Hachette Livre Arnaud Lagardère et à Stéphanie Ferran. « Les incertitudes quant à l'avenir des marques Fayard et Mazarine et à celui de notre PDG ont déjà des effets très concrets sur notre quotidien dans l'entreprise et sur nos relations avec nos partenaires extérieurs, notamment les auteurs », ont-ils écrit dans ce courrier.

Le retour de Bern et de Villiers ?

Ils réclament « l'entière séparation des marques Fayard et Mazarine ». La lettre a été « signée par la majorité » des 42 salariés de l'entreprise, d'après une autre source interne. Après son arrivée à la tête de Fayard, Isabelle Saporta, 48 ans, avait dû largement renouveler ses équipes. De nombreux salariés, ainsi que plusieurs auteurs, étaient en effet partis avec la précédente dirigeante Sophie de Closets. Ils craignaient eux-mêmes le manque d'indépendance de Isabelle Saporta

Selon les sources internes, Hachette Livre compte installer les locaux de Mazarine à Paris rue d'Assas, comme Plon à l'époque. Et Lise Boëll prévoit de s'entourer de plusieurs collaborateurs passés par Plon, pour attirer les mêmes auteurs, dont Philippe de Villiers ou Stéphane Bern.

Vincent Bolloré est dénoncé par de nombreux détracteurs comme se servant des médias et maisons d'édition qu'il contrôle au profit d'un projet politique réactionnaire.