Définition : D’où vient l’expression « bendo » ?

Faites un petit test : prenez les paroles du morceau PMW de Shay et soumettez-les à vos grands-parents. S’ils comprennent un vers, un seul, offrez-leur un resto. Parmi les nombreux termes qu’ils auront du mal à décrypter, il y a « bendo » (« même si tu nous donnes le choix, on quittera pas le bendo »). De quoi s’agit-il ?

Le quartier

Le bendo (ou « bando »), c’est le quartier, à entendre au sens de « banlieue » ou « téci » (enfin, peut-être que les jeunes de Neuilly-sur-Seine parlent maintenant de leur « bendo » pour se la jouer cool, mais ça n’était pas à eux que pensait Shay dans sa chanson). Par extension, le terme s’emploie aussi au sens de « là où je me sens chez moi ».

La piste congolaise

Si « bendo » fait son apparition chez Shay en 2016, c’est un an plus tard que le mot se répand comme une trainée de poudre, grâce au tube Réseaux du rappeur Niska (« posé, j’suis sous Jack dans mon bendo »). Or, qu’ont en commun Shay et Niska ? Des origines congolaises. Le terme nous viendrait-il tout droit de Kinshasa ? Cette thèse est souvent défendue sur le Web, mais elle reste en réalité à démontrer.

La piste américaine

C’est plutôt outre-Atlantique, dans le berceau de la culture hip-hop, qu’il faut chercher l’étymologie de « bendo ». En slang américain, le mot « bando », dérivé de l’adjectif « abandoned », décrit un immeuble inhabité, squatté par des dealers et des addicts. Du bâtiment abandonné par ses propriétaires au quartier abandonné par les pouvoirs publics, on comprend vite comment le terme a fait son chemin dans le rap francophone.