aviationVider son sac à l’aéroport sera bientôt de l’histoire ancienne

Vider son sac à l’aéroport sera bientôt de l’histoire ancienne

aviationAvec le déploiement de nouvelles générations de scanners 3D dans les aéroports européens, les modalités des contrôles de sûreté à l’embarquement devraient s’assouplir et accélérer les procédures
A Rome, en Italie, ou à Paris, les aéroports sont en train de s'équiper de nouvelles générations de scanners 3D accélérant les opérations de contrôles de sûreté (illustration).
A Rome, en Italie, ou à Paris, les aéroports sont en train de s'équiper de nouvelles générations de scanners 3D accélérant les opérations de contrôles de sûreté (illustration). - SYSPEO/SIPA / SIPA
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • De nouveaux scanners 3D capables de distinguer les explosifs liquides des autres liquides vont être déployés dans les aéroports, permettant d’accélérer les contrôles de sécurité et, dans certains pays, de s’affranchir de la limite de 100 ml pour les liquides en cabine.
  • L’aéroport de Rome a déjà généralisé ces scanners à l’ensemble de ses terminaux et aboli la règle des 100 ml, tandis que des aéroports aux Pays-Bas et au Royaume-Uni ont également adopté cette technologie.
  • En France, Aéroports de Paris a commencé à installer ces scanners dans plusieurs terminaux de Roissy et Orly, mais la règle des 100 ml est maintenue pour le moment dans l’attente d’une décision de la DGAC.

Si vider son sac de manière imagée ne fait jamais de mal, le faire littéralement, face aux agents de sécurité des aéroports, c’est bien relou. Pour peu que l’on ait fait l’erreur de glisser dans ses bagages un gros pot de crème anti-âge à dix mille, que ces mêmes agents de sécurité vous forceront à balancer, ont atteint le summum du seum. Eh bien figurez-vous que ces petites galères sont sur le point de disparaître grâce à l’apparition de scanners délivrant une image haute définition en 3D du contenu de vos bagages cabine.

Partout dans le monde, pour embarquer à bord d’un avion il vaut mieux éviter d’emporter certaines choses dans son bagage à main. De manière générale, ces interdictions sont de bon sens, comme pour les armes blanches, les armes à feu ou les explosifs par exemple. Pour d’autres, on reste dubitatifs, notamment parce que l’on a oublié le pourquoi de ces restrictions. Qui se souvient que c’est suite à des attentats déjoués en Grande-Bretagne, en 2006, que les liquides en flacons d’une contenance supérieure à 100 ml sont prohibés en cabine ? jusqu’à aujourd’hui, les scanners des aéroports n’étaient pas capables de faire la différence entre un explosif liquide et votre huile de monoï. Les nouveaux modèles, élaborés par l’entreprise Smiths detection, eux, le peuvent.

Aéroports de Paris adopte les scanners 3D

Les machines ont des noms barbares autant que la technologie qu’elles embarquent : la tomodensitométrie. De manière plus compréhensive, les scanners produisent « des images 3D volumétriques haute résolution et fournissent une détection automatique des explosifs », explique le fabricant. Et tout ceci offre pas mal d’avantages, notamment celui d’éviter de retirer de son bagage les appareils électroniques et les flacons de liquides.

Si les passagers vont y trouver leur compte, les aéroports aussi. A Rome, par exemple, le système va être généralisé à l’ensemble des terminaux de l’aéroport Leonardo-da-Vinci. L’expérimentation menée en amont a été à ce point satisfaisante que les autorités italiennes ont déjà aboli la règle des contenants limités à 100 ml pour les terminaux équipés de scanners 3D de Smiths detection. C’est aussi le cas pour l’aéroport de Tesside, en Grande-Bretagne, et celui de Schipol, aux Pays-Bas.

En France, le groupe Aéroports de Paris (ADP) a aussi testé cette technologie sur une ligne de contrôle à Paris Orly, « en coordination avec la DGAC », confirme à 20 Minutes ADP. Là aussi, l’exploitant a été convaincu : « le Groupe ADP a commencé, cette année, le déploiement de cette nouvelle génération de scanners 3D dans 4 terminaux de Paris Charles de Gaulle », précisant que « dans chacun de ces terminaux, 2 lignes de contrôles sûreté des bagages cabines sont équipées ». Orly garde sa ligne expérimentale et en installera une supplémentaire, « pour les Jeux olympiques de Paris 2024 ».

ADP estime à environ 30 % le temps gagné pour les passagers dans les opérations de contrôles de sûreté. En revanche, en France, il n’est pas encore question d’abandonner la règle des 100 ml assure ADP à 20 Minutes. Si tel doit être le cas, le feu vert doit être donné par la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), autorité qui dépend du ministère de la transition écologique. Contacté à ce sujet par 20 Minutes, le ministère explique qu’un « allègement des restrictions d’emport ne peut s’envisager que de manière coordonnée ». Autrement dit, cela ne pourra être mis en place qu’après un « déploiement généralisé » des scanners 3D permettant un « traitement homogène des bagages de cabine ».