marketingPourquoi « La vache qui rit » rit-elle ?

Pourquoi « La vache qui rit » rit-elle ?

marketingL’idée vient d’un bœuf souriant dessiné par l’illustrateur Benjamin Rabier dans les tranchées de la Première Guerre mondiale
Pourquoi « La vache qui rit » rit ?
Pourquoi « La vache qui rit » rit ? - Frank Perry/AFP / AFP
Frédéric Henry pour 20 Minutes

Frédéric Henry pour 20 Minutes

L'essentiel

  • La marque La vache qui rit est apparue en 1919.
  • Son logo vient d’un graffiti de soldats durant la Première Guerre mondiale.
  • Dépeindre des animaux heureux est une stratégie contestée des entreprises agroalimentaires.

On vous le jure, cet article n’est pas sponsorisé. N’empêche que ça fait 105 ans que les emballages de la célèbre marque de fromage affichent un bovin hilare, une image qui fait pour ainsi dire partie de notre patrimoine culturel. Mais au fait, comment c’est arrivé ?

Une entreprise âgée de 159 ans

Tout commence en 1865, avec un maître affineur nommé Jules Bel. Il faut toutefois attendre 1919 pour que son fils, Léon, pressente le potentiel commercial du fromage fondu, une innovation venue de Suisse. Grâce à ce produit bon marché, son entreprise prendra d’assaut les foyers français, avec le succès que l’on sait.

Un logo qui revient de loin

En parlant d’assaut… Il se trouve que pendant la Première Guerre mondiale, Léon Bel était chargé du ravitaillement des soldats en viande. Or, les poilus s’amusaient à dessiner sur les convois des « logos » représentant leur unité. Le commandant du RVF B70 contacta l’illustrateur Benjamin Rabier, qui lui adressa l’image d’un bœuf souriant. Très vite, ce design hérita du surnom de « Wachkyrie », en référence aux Walkyries de la mythologie germanique. Le conflit terminé, Léon Bel s’appropria cette idée pour sa nouvelle marque de fromage fondu : ainsi naquit La vache qui rit.

Une stratégie marketing douteuse

En réalité, il n’y a pas de quoi rire. La stratégie de La vache qui rit s’inscrit dans une tradition marketing très discutable de l’industrie agroalimentaire, qui consiste à dépeindre sur les emballages des animaux heureux, alors qu’ils subissent en fait des conditions d’élevage atroces, régulièrement dénoncées par des associations comme L214. On vous l’avait dit, que cet article n’était pas sponsorisé…