CRITIQUESBiden estime que Netanyahou « fait plus de mal que de bien à Israël »

Guerre Israël-Hamas : Biden s’emporte contre Netanyahou qui « fait plus de mal que de bien à Israël »

CRITIQUESSi Biden juge que Netanyahou « a le droit de défendre Israël », il considère qu’il doit le faire en faisant « plus attention aux vies innocentes perdues »
Joe Biden en campagne pour la présidentielle américaine, à Atlanta le 9 mars 2024.
Joe Biden en campagne pour la présidentielle américaine, à Atlanta le 9 mars 2024. - Manuel Balce Ceneta/AP / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Benyamin Netanyahou est en train de perdre le soutien de Washington. Joe Biden a en effet estimé samedi que le Premier ministre israélien « faisait plus de mal que de bien à Israël » par sa conduite de la guerre à Gaza.

« Il a le droit de défendre Israël, le droit de continuer à attaquer le Hamas. Mais il faut, il faut, il faut qu’il fasse plus attention aux vies innocentes perdues à cause des actions entreprises », a réclamé le président américain dans un entretien avec la chaîne MSNBC, en ajoutant : « A mon avis, il fait plus de mal que de bien à Israël ».

Le flou sur « une ligne rouge »

Joe Biden a été interrogé pendant cette interview sur l’existence d’une « ligne rouge » qu’Israël ne devrait selon lui pas franchir dans son offensive, et le journaliste lui demande en particulier si une offensive israélienne massive à Rafah, dans le sud du territoire palestinien, en serait une. « C’est une ligne rouge », a répondu le démocrate de 81 ans, ajoutant aussitôt : « Je n’abandonnerai jamais Israël. Défendre Israël reste d’une extrême importance. Il n’y a pas de ligne rouge où je veux arrêter totalement les livraisons d’armes » et les Israéliens ne seraient alors plus « protégés par le Dôme de fer ». L’aide américaine est cruciale pour le fonctionnement de ce dispositif défensif permettant d’intercepter roquettes et missiles. Joe Biden a par contre déclaré dans la foulée : « Il y a des lignes rouges… Ce n’est pas possible que 30.000 Palestiniens de plus meurent. »

Le président américain est par ailleurs resté évasif sur la possibilité d’une nouvelle visite en Israël, où il s’était rendu en octobre peu après l’attaque meurtrière du Hamas, et qui comporterait une allocution devant le Parlement. « Devriez-vous faire cela ? » lui a demandé le journaliste. « Oui », a répondu Joe Biden, mais sans rien dire de plus, et sans préciser s’il a été invité.

Biden veut « un cessez-le-feu »

Le locataire de la Maison-Blanche ne cache plus sa frustration avec le chef du gouvernement israélien. Jeudi, après un discours au Congrès, des micros avaient capté une conversation informelle dans laquelle il déclarait, à propos de la nécessité d’augmenter l’aide humanitaire à Gaza : « Il va bien falloir qu’il se le rentre dans la tête. » « Je veux voir un cessez-le-feu », a encore indiqué Joe Biden, précisant qu’il évoquait pour commencer une cessation des hostilités pendant six semaines.