HORREURAu Nigeria, l’effroi après l’enlèvement de 280 enfants à leur école

Nigeria : Un groupe armé enlève 280 enfants dans une école

HORREURLes ravisseurs ont ensuite emmené les enfants et adolescents dans la forêt où l’un d’entre eux a pu s’échapper
Des soldats patrouillent le 9 mars près de l'école où a eu lieu l'enlèvement de masse l'avant-veille.
Des soldats patrouillent le 9 mars près de l'école où a eu lieu l'enlèvement de masse l'avant-veille. - Sunday Alamba/AP/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Quand les assaillants sont arrivés à l’école de Kuriga, à 8h du matin, le jeudi 7 mars, les élèves ont d’abord cru qu’il s’agissait de militaires nigérians en patrouille.

« Nous avons commencé à les saluer et à crier Dieu soit avec vous », se souvient aujourd’hui Maryam Usman, 11 ans. Mais la jeune fille a très vite compris qu’il s’agissait en réalité de bandits venus pour les enlever.

Sur mille enfants, 280 ont été enlevés

Les élèves de cette école du nord-ouest du Nigeria venaient à peine d’entrer dans leurs salles de classe lorsque des dizaines hommes armés sont entrés dans l’établissement situé dans un village agricole à 100 km de la ville de Kaduna.

Maryam Usman a réussi à fuir rapidement, ce qui n’a pas été le cas pour tous ses camarades. Ce jour-là, plus de 280 élèves ont été emmenées de force par le groupe de bandits sur les 1.000 enfants et jeunes adultes présents.

Il s’agit du dernier enlèvement de masse en date dans le pays le plus peuplé d’Afrique, où les bandits adeptes des enlèvements contre rançon, ciblent régulièrement les écoles, les lieux de cultes ou les autoroutes.

Traînés à coups de pied

Lors des détonations d’armes à feu, certains dont Maryam Usman se sont réfugiés à l’intérieur de maisons avoisinantes, mais les assaillants les ont poursuivis et traînés dehors à coups de pied et de fouet, d’après la jeune fille.

« L’un des hommes a attrapé mon voile et a commencé à me traîner par terre. J’ai réussi à enlever mon voile et à m’enfuir », a raconté à l’AFP Maryam Usman en sanglots devant son domicile.

Un lycéen s’est échappé

Mustapha Abubakar, 18 ans, fait partie des centaines de personnes capturées par les assaillants et emmenées dans la forêt. Mais le lycéen a réussi à s’échapper.

« Nous avons marché pendant des heures sous une chaleur torride, jusqu’à ce que nous soyons tous épuisés et assoiffés », a confié à l’AFP le jeune homme encore traumatisé. Selon lui, les bandits ont kidnappé plus de filles que de garçons.

À trois reprises, un avion de chasse les a survolés, mais à chaque fois, leurs ravisseurs leur ont demandé de s’allonger sur le sol, et ordonné d’enlever leurs chemises blanches d’écolier pour ne pas se faire remarquer.

Impuissance

Au moment de l’attaque, Jibril Ahmad, membre de la force de protection communautaire du village, dit s’être emparé de son fusil de chasse pour affronter les assaillants avec d’autres membres de cette force d’autodéfense. « L’un d’entre nous a été tué d’une balle dans la tête, tandis qu’un autre a été blessé à la jambe », a-t-il indiqué.

Plusieurs parents ont assisté impuissants à l’attaque de l’école, suppliant les agresseurs d’épargner leurs enfants. « Nous ne pouvions rien faire » et maintenant « nous ne savons pas ce que nos enfants endurent », se lamente Amina Abdullahi aux abords de la maison du chef du village. Ses deux enfants ont été enlevés.