CONFLITTête de liste PS, Raphaël Glucksmann refuse le terme génocide pour Gaza

Guerre Israël-Hamas : Tête de liste PS aux européennes, Raphaël Glucksmann refuse le terme génocide pour Gaza

CONFLITContrairement à d’autres dirigeants de gauche, comme Roussel ou Mélenchon, le leader du petit parti Place publique préfère parler de « carnage »
Raphaël Glucksmann en campagne pour les européennes, aux Mureaux le 8 mars 2024.
Raphaël Glucksmann en campagne pour les européennes, aux Mureaux le 8 mars 2024. - CHRISTOPHE SAIDI/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Dans la guerre entre Israël et le Hamas, Raphaël Glucksmann a tenu lundi à se distinguer de LFI et du PCF. La tête de liste du Parti socialiste aux européennes n’a pas souhaité employer « le terme » de génocide pour qualifier la situation à Gaza, préférant appeler à la mobilisation pour « empêcher le carnage ».

« J’ai un emploi extrêmement précautionneux du terme génocide », a souligné dans l’émission Quotidien sur TMC le leader du petit parti Place publique. « Et donc je n’emploie pas le terme, mais ça n’empêche pas qu’il faille se mobiliser pour empêcher le carnage, pour empêcher les crimes de masse, pour empêcher le blocus, pour faire en sorte que l’Union européenne fasse suffisamment pression sur le gouvernement israélien pour qu’on mette fin à cette abjection et qu’on obtienne le cessez-le-feu et la libération des otages », a-t-il précisé, jugeant la situation « insupportable ».

Glucksmann révolté par des propos venant de LFI

Raphaël Glucksmann se démarque ainsi d’autres dirigeants de gauche, comme le patron du PCF Fabien Roussel ou encore le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui ont soit prévenu contre tout risque de génocide, ou estimé qu’un tel processus était « en cours ». L’écologiste Marine Tondelier avait, elle, soutenu la démarche de l’Afrique du Sud, qui avait saisi la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye en accusant Israël de violer la Convention des Nations unies sur le génocide.

Lundi, la tête de liste du PS a également évoqué un « gouffre » avec ceux qui à gauche avaient pu refuser de qualifier de terroriste l’organisation du Hamas, après les attaques du 7 octobre. « Entendre ça, c’est proprement révoltant », s’est-il indigné, interrogé sur des déclarations de la militante franco-palestinienne Rima Hassan, qui avait estimé « vrai » que le Hamas mène une action légitime.

De très nombreux morts chez les civils

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés de Gaza ont mené une attaque dans le sud d’Israël qui a fait au moins 1.160 morts, la plupart des civils, selon un décompte établi à partir de sources officielles. Environ 250 personnes ont aussi été enlevées et 130 sont encore retenues à Gaza, dont 31 seraient mortes d’après Israël.

En riposte, l’Etat hébreu a juré d’anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu’il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l’Union européenne. Son armée a aussitôt lancé une campagne de bombardements aériens dans ce territoire exigu suivie 20 jours plus tard d’une offensive terrestre, qui ont fait jusqu’à présent 31.112 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.