AUDITION« Qui est Stéphane Guy ? »… Bolloré en spectacle à l’Assemblée nationale

Canal+ : « Rappelez-moi qui est Stéphane Guy, je ne sais plus qui c’est ? », répond Bolloré devant l’Assemblée Nationale

AUDITIONInterrogé mercredi par la Commission d’enquête parlementaire sur les fréquences de la TNT, le patron du groupe Canal a nié toutes responsabilités dans le licenciement du journaliste sportif
Vincent Bolloré, mercredi, lors de son audition devant les parlementaires.
Vincent Bolloré, mercredi, lors de son audition devant les parlementaires. - ALAIN JOCARD / AFP
Aymeric Le Gall

A.L.G.

Stéphane Qui ? Interrogé lors de son audition à l’Assemblée nationale par la Commission d’enquête parlementaire sur les fréquences de la TNT sur le licenciement du journaliste Stéphane Guy, en décembre 2020, Vincent Bolloré, le patron de Canal+, a laissé entendre qu’il ne voyait pas de qui on lui parlait. Alors que le rapporteur de la Commission, Aurélien Saintoul, avait omis de rappeler le poste et l’entreprise dans laquelle travaillait Stéphane Guy, le tout-puissant chef du groupe Bolloré a demandé une précision : « Rappelez-moi qui est Stéphane Guy, je ne sais plus qui c’est. »

Le rapporteur lui rappela alors que le journaliste sportif de Canal avait été licencié pour « déloyauté » après avoir soutenu à l’antenne l’humoriste Sébastien Thoen, qui venait de se faire virer de Canal+ pour sa parodie de l’émission L’Heure des Pros de Pascal Praud, diffusée sur CNews, une autre chaîne du groupe. Une fois les clarifications apportées, Vincent Bolloré a enfin pu répondre. Se lavant les mains de toute cette affaire. Qui ? Moi ? Non, pensez-vous ! « Je ne suis pour rien dans l’ensemble des points que vous évoquez », balaye-t-il avant de couper son micro.

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Aurélien Saintoul le relance : « L’ennui c’est que les témoignages attestent que, lorsque Monsieur Thoen a été licencié pour un sketch, la cause de ce licenciement était 'Décision de l’actionnaire'. C’est un SMS reçu de Maxime Saada (président du directoire du groupe Canal+). Vous êtes l’actionnaire je suppose. »

« Je ne les connais pas, je regrette »

« Décision de l’actionnaire, c’est… Je ne l’ai jamais rencontré, je ne sais pas ce qu’il a fait. Je n’ai jamais vu ce dont vous parlez, a certifié Vincent Bolloré. Attendez, j’ai un groupe de 80.000 personnes au moment où vous parlez, je ne sais pas ce qu’il se passe. Je suis désolé pour ce garçon, j’espère que tout va pour lui, mais je ne suis absolument pas responsable de tout ce qui peut se passer dans un groupe de cette taille-là, ça n’existe pas (…) Quand vous êtes à la tête d’un grand groupe, français ou étranger, vous êtes obligé de gérer les six ou sept personnes qui dépendent de vous. Donc je peux vous parler de me relations avec les six ou sept personnes qui dépendaient de moi à l’époque. Mais malheureusement ces personnes-là (Sébastien Thoen et Stéphane Guy) je ne les connais pas, je regrette. Et je suis désolé pour elles. »

Deux ans après avoir pris son coup de pied aux fesses, Stéphane Guy, qui officie aujourd’hui chez RMC, avait vu la justice trancher en sa faveur et condamner Canal+ pour « licenciement abusif ». Selon les informations de nos confrères de L’Équipe, la chaîne cryptée avait également été condamnée à payer 260.000 euros de dommages et intérêts à son ancien salarié. Une goutte d’eau au regard de l’immense fortune bolloréenne, plus vaste que la mémoire à court terme du grand patron, sans le moindre doute.