Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron au journal de 20 heures pour une intervention doublement stratégique
pédagogie•Le président de la République s’exprimera ce jeudi soir à 20 heures sur la guerre en Ukraine, peu après sa sortie sur l’envoi possible de troupes et à trois mois des élections européennes
20 Minutes avec AFP
Il veut parler aux Français « les yeux dans les yeux » sur sa stratégie en Ukraine. Emmanuel Macron va s’expliquer ce jeudi soir dans les journaux télévisés journal télévisés de TF1 et France 2.
« Le président de la République va rendre compte de la situation de manière pédagogique », résume un proche, après la signature de l’accord bilatéral de sécurité avec Kiev et le débat au Parlement sur le soutien à l’Ukraine. « Il est légitime et naturel qu’il puisse s’adresser aux Français (…) pour dire (…) quel est l’état de la situation et comment organiser les choses dans les semaines à venir », ajoute-t-il.
Le chef de l’Etat est surtout attendu sur ses déclarations autour de l’envoi possible de troupes en Ukraine, qui ont semé le trouble dans une bonne partie de l’Europe, même s’il a bien souligné qu’aucun consensus n’existait « à ce stade » parmi les alliés et qu’il assumait avant tout une « ambiguïté stratégique » vis-à-vis de la Russie.
Son ministre des Armées Sébastien Lecornu a depuis déminé le terrain en précisant que l’envoi de « troupes combattantes » n’était pas sur la table et que la question portait plutôt sur la présence de formateurs de l’armée ukrainienne en Ukraine.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est aussi voulu rassurant lundi. « Vos enfants ne vont pas mourir en Ukraine », a-t-il lancé.
Mais l’ambiguïté s’est surtout instillée dans les esprits. Les deux tiers (68 %) des Français considèrent qu’Emmanuel Macron a eu tort d’afficher cette position, selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting réalisé fin février pour Le Figaro.
Pointer les ambiguïtés du RN et de LFI
A trois mois des élections européennes, l’interview d’Emmanuel Macron marquera aussi de facto son entrée dans la campagne, après le premier meeting de son camp dimanche à Lille. Il prendra d’ailleurs la parole dans la foulée du premier grand débat, sur Public Sénat, avec toutes les têtes de liste à l’exception notable de Jordan Bardella (Rassemblement national) représenté par Thierry Mariani, un eurodéputé réputé proche de Moscou.
La majorité présidentielle a notamment prévu d’axer sa campagne sur le soutien à l’Ukraine, accusant le Rassemblement national, qui caracole en tête dans les sondages, et La France insoumise, d’entretenir des positions prorusses.
