Grandeur natureL’EVA League, la compétition mi-sport mi-e-sport

L’EVA League, la compétition mi-sport mi-e-sport, revient pour une deuxième saison

Grandeur natureDans ce jeu, les joueurs se déplacent dans la vraie vie pour s’affronter dans le jeu
Le jeu se situe au croisement du jeu vidéo de tir et de l'airsoft (illustration).
Le jeu se situe au croisement du jeu vidéo de tir et de l'airsoft (illustration). - smartVR Studio / smartVR Studio
Quentin Meunier

Quentin Meunier

C’est l’histoire d’un e-sport pas si virtuel qui veut peser gros. L’EVA League a lancé sa deuxième saison de compétition, mardi dernier. Moitié e-sport, moitié vrai sport (ou airsoft), EVA fait s’affronter des équipes dans un jeu de tir. Sauf qu’à la différence d’Apex Legends ou Counter-Strike, pour se déplacer, il faut aussi bouger son corps pour de vrai.

Le titre EVA est en fait un acronyme pour « E-sports Virtual Arenas ». Deux équipes de quatre s’affrontent dans des matchs en trois manches. Le but est de capturer l’un des points clés de la carte et de le défendre pendant un certain temps pour remporter la victoire. A la manière de beaucoup d’e-sport sur des FPS comme Counter-Strike ou Valorant, les subtilités dans l’équipement de chaque joueur et dans la topographie de l’arène vont permettre de varier les stratégies et les rencontres.

Une trentaine de salles déjà ouvertes

Le projet naît d’un « rêve de gamer », raconte Jean Mariotte, cofondateur, CEO et game design d’EVA : « Celui de pouvoir jouer à Call of Duty sur un terrain de foot ou de basket. » Le prototype est montré à la Paris Games Week en 2019, et le projet prend définitivement son envol avec l’ouverture de huit salles en juin 2021, après le confinement lié au Covid-19.

EVA s’organise en effet autour d’un réseau d’un peu moins de trente salles en France, de Lille à Marseille en passant par Strasbourg et la Rochelle. Mais d’autres ont aussi ouvert en Belgique, au Texas et au Bahreïn. « Nous avons quarante salles en cours d’ouverture, y compris en Europe dans des pays comme l’Italie, la Suisse ou l’Espagne, liste Jean Marriotte. Et on espère avoir fini de mailler la France d’ici à fin 2024. » En dehors de la compétition, il existe aussi un mode coop contre des zombies (cette fois entièrement virtuels).

De grandes ambitions compétitives

Jean Marriotte revendique une centaine d’équipes inscrites l’an dernier à la Coupe de France. Les huit meilleures composent l’EVA League 1. Une league 2, dont le premier match a eu lieu mardi, a aussi vu le jour. Le réseau de salles, et le caractère hybride, presque sportif, entraîne certaines passerelles territoriales : à Troyes, par exemple, le club de foot Estac a sa propre équipe depuis cette saison.

Selon son fondateur, le succès de ce nouveau venu tient à deux principaux facteurs. D’une part, la dimension compétitive a toujours été primordiale dans le concept : Le fonds Trust eSport fait partie des investisseurs. D’autre part, le concept se veut quand même ouvert à tous et toutes. « Beaucoup de néophytes viennent jouer. Jamais je n’aurais pu faire faire tester Counter-Strike à mon père !, estime Jean Marriotte. A travers le côté physique, on réconcilie deux types de population. »

Le public sera-t-il au rendez-vous ? « Pour la première journée de championnat, qui a repris cette semaine, l’audience a doublé par rapport à l’année dernière, assure à France Info Bertrand Amar, responsable e-sport chez Webedia (qui diffuse l’EVA League) et propriétaire d’une salle à Marseille. Cela reste confidentiel, à peu près 4.000 personnes ont regardé cette première journée de championnat, mais on voit que quelque chose est en train de se passer. Ça ne cesse de progresser, ça, c’est certain. » Rendez-vous tous les mardis si vous êtes intrigués.