VI NATIONSQui gagne le « crunch » économique entre la France et l’Angleterre ?.

France-Angleterre : On a joué le « crunch » en avance pour savoir qui gagne niveau économie (c’est nous !)

VI NATIONSAlors que la France et l’Angleterre vont en découdre au rugby ce samedi soir, « 20 Minutes » joue le match entre les deux Nations sur le terrain économique
Entre la France et l'Angleterre, qui gagne le « crunch » économique ?
Entre la France et l'Angleterre, qui gagne le « crunch » économique ? - Matt Impey / Shutterstock / Sipa / Matt Impey / Shutterstock / Sipa
Jean-Loup Delmas

Jean-Loup Delmas

L'essentiel

  • Amateurs de rugby, fourbissez vos fourches et répétez vos plus belles Marseillaises, la France affronte l’ennemi honni, l’Angleterre, ce samedi soir en clôture du tournoi des VI nations.
  • Avant d’entrer dans les tranchées, 20 Minutes a imaginé un autre match entre les deux meilleurs ennemis, cette fois-ci au niveau économique.
  • Inflation, PIB par habitant, croissance… Les données ne manquent pas pour essayer de départager les deux pays. Le tout avec juste ce qu’il faut de mauvaise foi.

L’économie, c’est comme le rugby : quand la France patine, on peut toujours se consoler en espérant que l’Angleterre fasse pire. Alors que le XV de France vit son pire tournoi des VI nations depuis des années – une fessée donnée par l’Irlande, une victoire imméritée contre l’Ecosse, un match nul scandaleux contre l’Italie et un regain de forme contre les Gallois, le match de ce samedi soir face à l’Angleterre, le fameux « crunch », pourrait sauver ce bilan moribond. Voire sacrer la France dans un scénario hautement improbable.

Niveau économie non plus, la France ne va pas fort – regardez votre ticket de caisse. L’Angleterre peut-elle vraiment faire pire que ça ? On a joué le match en avance, et c’est serré.

L’inflation

Essai transformé de la France, 7-0

S'il y a bien un domaine où la France met une claque aux Anglais, c’est bien sur la hausse des prix (et la gastronomie évidemment, mais ce n’est pas le sujet). En janvier, dernière donnée consolidée, l’inflation s’établissait à 3,1 % en France, contre 4,2 % pour nos adversaires outre-Manche.

Surtout, au plus fort de la crise inflationniste, entre l’été 2022 et 2023, le « pic » n’a pas du tout eu la même hauteur. « Seulement » 5,2 % pour la France, contre 10,8 % pour l’Angleterre. Ça vaut bien un essai transformé, et une entame de match réussie sur ce cadrage débordement.

La croissance

Essai français non transformé, 12-0.

Avec 0,9 % de croissance en 2023, la France fait bien mieux que son voisin, qui affiche sur l’année une croissance encore plus tristounette de 0,1 % et a connu la récession.

Pas de quoi pavoiser non plus. Certes, le critère est essentiel, mais la performance plutôt naze. On est donc sur un essai casquette tout moche, avec l’arrière adversaire qui glisse sur une chandelle, plutôt qu’une belle envolée des trois-quarts. Et même pas de transformation au bout.

Le chômage

Essai anglais transformé, 12-7

Un scénario typiquement « french flair ». Après avoir mené largement au score, les Bleus se reposent sur leurs lauriers et commencent à se faire rattraper. Sur le chômage, les Anglais dominent largement et pilonnent les 22 mètres, avec un taux de 4,2 %, largement devant la France et ses 7,5 % – pourcentage en hausse au fil des mois, en prime.

Humiliation suprême pour le gouvernement français, qui a fait du plein-emploi – 5 % de chômage ou moins – un de ses objectifs, et qui voit ce vœu pieux s’éloigner là où l’Angleterre réussit. Ça vaut bien un essai transformé sur une action en première main, soyons fair-play.

Le PIB par habitant

Essai anglais non-transformé, 12-12

C'est la donnée la plus utilisée pour déterminer la bonne santé économique d’un pays. Hélas, les Anglais nous battent (de peu) et reviennent donc au score. Le PIB par habitant en France est en moyenne de 44.408,42 dollars en 2023, à la 25e place mondiale, contre… 46.371,45 dollars pour un Anglais, au 24e rang.

Allez, ça part sur un essai anglais après une mêlée à 5 mètres, non transformé. Tout reste à faire.

L’attractivité

Pénalité française, 15-12 et victoire de la France

Grand débat devant l’éternel : vous êtes plutôt Londres ou Paris ? Les investisseurs étrangers, eux, ont tranché. En 2022, 1.259 IDE (investissement direct étranger) sont nés en France, selon le cabinet d’audit et de conseil EY. Le Royaume-Uni (en entier) arrive derrière avec 929 IDE.

Objectivement, la donnée est moins intéressante que d’autres, comme la balance commerciale, mais on voulait s’assurer d’une victoire française. Alors disons que oui, le joueur français qui a gratté la balle était parfaitement sur ses appuis, même si le ralenti n’est pas très clair. Ça vaut une pénalité (de la gagne) pour la France. Sorry, good game.