mouvement socialLes fonctionnaires dans la rue pour obtenir des hausses de salaires

Fonction publique : Les fonctionnaires dans la rue ce mardi pour obtenir des hausses de salaires

mouvement socialCGT, CFDT et FO appellent les 5,7 millions d’agents publics, dont les enseignants, à se mobiliser ce mardi dans toute la France
Une manifestation d'enseignants, à Dijon le 1er février 2024.
Une manifestation d'enseignants, à Dijon le 1er février 2024. - KONRAD K. / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La fonction publique est mécontente. Pour le faire savoir, les syndicats de fonctionnaires appellent les 5,7 millions d’agents publics à se mobiliser ce mardi pour obtenir des hausses de salaire, écartées jusqu’ici par le gouvernement dans un contexte budgétaire contraint.

« On demande des augmentations générales et (…) surtout des vraies négociations » salariales avec l’exécutif, a résumé lundi sur RTL la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, qui mènera la manifestation parisienne aux côtés de Sophie Binet (CGT) et Frédéric Souillot (FO).

Un bras de fer à quatre mois des JO

L’ampleur de la mobilisation sera un des enjeux de la journée, à quatre mois des Jeux olympiques et paralympiques durant lesquels la CGT et FO ont déjà promis de déposer des préavis de grève.

Malgré une rare unité intersyndicale dans l’appel à la mobilisation, les organisations représentatives s’attendent à des pourcentages de grévistes moins élevés que lors des manifestations contre la réforme des retraites début 2023 (15 % à 30 % de grévistes selon les secteurs). Mais « il y a des secteurs dans lesquels ça prend plutôt très bien, c’est le cas notamment de l’Education nationale », assure Gaëlle Martinez, la déléguée générale de Solidaires-FP. Les enseignants défileront aussi contre la politique éducative du gouvernement et en particulier contre la création de « groupes » au collège.

A Paris, la manifestation s’élancera en début d’après-midi des abords du Jardin du Luxembourg et se dirigera vers le quartier des ministères dans le 7e arrondissement. Des rassemblements sont prévus dès le matin devant de nombreuses préfectures et sous-préfectures, comme à Nantes, Besançon ou Cambrai.

Des négociations déjà difficiles

Les syndicats réclament de nouvelles augmentations générales, après celles de 3,5 % et 1,5 % consenties en 2022 et 2023. Mais à l’heure où le gouvernement promet 10 milliards d’économies budgétaires en 2024 et le double en 2025, le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini refuse de ressortir le chéquier. Ce fidèle d’Emmanuel Macron met en avant les près de 14 milliards d’euros dépensés depuis 2022 pour soutenir le pouvoir d’achat des fonctionnaires et propose d’instaurer des négociations salariales annuelles dans la fonction publique, à l’image de ce qui se pratique dans les entreprises.

Quand bien même des négociations salariales annuelles se tiendraient, elles n’aboutiraient à des hausses de salaires qu’en 2025, ce qui ferait de 2024 une « année blanche », s’inquiètent à l’unisson les huit syndicats représentatifs (CGT, FO, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires, CFE-CGC, FA-FP). Jeudi, la dernière réunion sur les salaires a d’ailleurs tourné court : sept syndicats ont claqué la porte pour dénoncer le choix selon eux « hautement partial » des chiffres présentés par le gouvernement. FO a pour sa part refusé d’assister à la réunion, critiquant un diagnostic « orienté » du gouvernement sur l’évolution récente des salaires des fonctionnaires.