DésinformationComment l’UE tente de lutter contre la prolifération des « deepfakes »

« Deepfakes » : Comment l’Union européenne tente de lutter contre ces contenus générés par l’IA

DésinformationA trois mois des Européennes, Bruxelles s’inquiète de l’impact sur la campagne électorale de ces sons, photos et vidéos truqués grâce à l’intelligence artificielle générative
La Commission européenne a réclamé jeudi des explications à huit grands services en ligne sur la façon dont ils gèrent les risques liés à la diffusion de « deepfakes ».
La Commission européenne a réclamé jeudi des explications à huit grands services en ligne sur la façon dont ils gèrent les risques liés à la diffusion de « deepfakes ». - Geralt / Pixabay
Hakima Bounemoura

H. B. avec AFP

Aucune plateforme n’est épargnée. La Commission européenne a réclamé jeudi des explications à huit grands services en ligne, dont TikTok, Facebook, Google, YouTube et X, sur la façon dont ils gèrent les risques liés à la diffusion de contenus manipulés (« deepfakes »).

A trois mois des élections européennes, Bruxelles s’inquiète de l’impact sur la campagne électorale de ces sons, photos et vidéos truqués grâce à l’intelligence artificielle générative.

« Alerter les plateformes »

« Nous voulons alerter et équiper les plateformes pour qu’elles soient préparées au mieux à toutes sortes d’incidents qui pourraient survenir lors des prochaines élections, en particulier, bien sûr, l’élection du Parlement européen », a expliqué un fonctionnaire européen.

La Russie est en particulier régulièrement accusée de tentatives de manipulation de l’opinion dans les pays occidentaux via la promotion d’informations truquées sur les réseaux sociaux.

Une procédure pouvant conduire à l’ouverture d’une enquête formelle

Ces demandes d’explications ne sont pas une mise en cause à ce stade. Elles constituent la première étape d’une procédure pouvant conduire à l’ouverture d’une enquête formelle, puis à de lourdes amendes en cas d’infractions avérées.

Le règlement sur les services numériques (DSA) s’applique depuis fin août aux plateformes en ligne les plus puissantes comme X, TikTok ainsi que les principaux services de Meta (Facebook, Instagram), Apple, Google, Microsoft ou Amazon.

Au total, 22 très grands acteurs de l’Internet, dont trois sites pornographiques (Pornhub, Stripchat et XVideos), ont été placés sous la surveillance directe de la Commission européenne, qui a recruté plus d’une centaine d’experts à Bruxelles pour assumer son nouveau rôle de gendarme du numérique.

Des amendes pouvant atteindre jusqu’à 6 % de leur chiffre annuel mondial

Les contrevenants s’exposent à des amendes pouvant atteindre jusqu’à 6 % de leur chiffre annuel mondial, voire à une interdiction d’opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

La nouvelle législation « ne concerne pas seulement les discours haineux ou la désinformation (…). Elle vise également à garantir le retrait des produits illégaux ou dangereux vendus dans l’UE par des plateformes de commerce électronique », a souligné le commissaire européen au Numérique, Thierry Breton.