Disparition d’Emile : L’étrange passé du grand-père exhumé par le « Canard enchaîné »
révélations•Le média révèle que le grand-père d’Emile a été cité comme « témoin assisté » dans une vaste affaire de violences sur des enfants d’une communauté religieuse, où il officiait sous le nom de « Frère Philippe »
C.G.
Ce qu’ils ont retenu de son passage au sein de l’internat de la communauté de Riaumont au début des années 90 ? « Des tartes mémorables » ou la marque de « ses cinq doigts » sur leur « fesse pendant deux mois ». Huit mois après la disparition d’Emile, le Canard enchaîné a publié mardi des révélations sur le passé trouble de Philippe V., le grand-père du petit garçon dont il avait la charge le jour du drame. Et exhumé les témoignages d’anciens pensionnaires de l’établissement, situé dans le Pas-de-Calais, au sein duquel l’homme se faisait appeler « Frère Philippe ».
Pour comprendre, il faut remonter à 1991. Alors âgé d’une vingtaine d’années, Philippe V, qui souhaite entrer dans les ordres, intègre la communauté traditionaliste en tant que chef scout puis devient encadrant après avoir prononcé ses vœux monastiques. Il a notamment la charge de surveiller et d’accompagner des enfants placés par la DDASS au sein du « village », une structure éducative gérée par sa communauté. Là-bas, on le décrit comme « autoritaire » ou « le plus strict des éducateurs ».
« Aucun lien avec la disparition d’Emile »
Le Canard enchaîné révèle, mardi, que le grand-père d’Emile a été cité comme « témoin assisté » dans une vaste affaire de violences ayant éclaboussé la communauté, des années plus tard. Entre 2014 et 2017, d’anciens élèves de l’établissement ont porté plainte pour des faits de viols, de maltraitance et d’agressions sexuelles.
Qu’est-il reproché exactement à Philippe V. ? « Ce n’est pas extrêmement clair », répond une source citée par BFM. Entendu en 2018 dans les locaux de la PJ, l’intéressé aurait reconnu des punitions « un peu sévères ». Rien de plus. A ce jour, l’instruction de cette affaire est toujours en cours.
De son côté, Le Parisien précise que les gendarmes de la section de recherches de Marseille, chargés du dossier Emile, assurent avoir eu connaissance « dès les premiers jours » de cette affaire. « L’absence de lien avec la disparition d’Émile est certaine mais c’est ce que cela induit en matière de personnalité qui intéresse aujourd’hui », commente néanmoins une source auprès de BFM.
