Suicide d’Evaëlle : Une enseignante renvoyée en correctionnelle pour harcèlement sur mineur

Une enseignante a été renvoyée en correctionnelle pour « harcèlement sur mineur » par une juge d’instruction de Pontoise dans le cadre de l’enquête sur le suicide de la jeune Evaëlle, a-t-on appris ce jeudi de source judiciaire. L’enseignante au collège Isabelle-Autissier d’Herblay (Val d'Oise) est également soupçonnée d’avoir harcelé deux autres collégiens et a obtenu un non-lieu pour une quatrième élève.

Pour rappel, Evaëlle a mis fin à ses jours à l’âge de 11 ans le 25 juin 2019 dans le pavillon familial à Herblay, en grande banlieue parisienne. L’unique issue qu’elle ait trouvée, malgré le soutien de ses parents, pour échapper au harcèlement qui avait débuté à la rentrée 2018. Elle était en sixième. Six mois plus tôt, l’adolescente avait tenté de mettre le feu à une poutre de la maison après une rupture amicale.

Elle a « humilié régulièrement » Evaëlle devant sa classe

Dans le détail, il est reproché à l’enseignante d’avoir « humilié régulièrement » Evaëlle devant sa classe, de l’avoir « isolée au fond » et d’avoir organisé « des heures de vie de classe portant sur le harcèlement scolaire au cours desquelles elle l’a stigmatisée comme étant victime de harcèlement par ses camarades et l’a contrainte à répondre aux questions de ceux-ci », écrit la juge dans son ordonnance.

L’ensemble de ces comportements ont eu « pour effet une dégradation très importante des conditions de vie de la jeune fille qui s’isolait de plus en plus ».

Le parquet de Pontoise avait requis le 12 février dernier le renvoi en procès pour « harcèlement moral » d’une enseignante et de deux camarades de classe d’Evaëlle. Un troisième camarade, mis en examen, a bénéficié d’un non-lieu.

Dans une procédure disjointe, les deux anciens camarades d’Evaëlle sont, eux, renvoyés devant le tribunal pour enfants pour harcèlement. Par ailleurs, depuis 2021, l'enseignante ne peut plus donner cours à des mineurs et a une obligation de soins psychologiques.