Une idée surprenante pour sortir de notre dépendance collective aux écrans. Najat Vallaud-Belkacem propose de rationner notre utilisation d’internet, une solution à de nombreux maux, assure l’ancienne ministre de l’Education nationale dans une tribune parue ce lundi dans Le Figaro : « La rareté oblige à une certaine sagesse, développe-t-elle. Si nous savons que nous n’avons que trois gigas à utiliser sur une semaine, nous n’allons sans doute pas les passer à mettre des commentaires haineux ou fabriquer des fakes. »

Pour l’ancienne ministre de François Hollande, « tous les grands sujets, écologie, discrimination, inégalités, harcèlement, éducation, savoirs et cultures, sont liés à Internet. » Il faut donc agir en limitant notre usage du numérique.

Le texte a été fraîchement reçu dans le milieu des nouvelles technologies. Un passage où Najat Vallaud-Belkacem explique que l’on peut coder « avec un crayon et un papier » a suscité les interrogations et les plaisanteries de développeurs.

Chez les politiques aussi, le texte a fait réagir. Le député LREM Eric Bothorel a dénoncé une « tribune qui mélange poncifs, approximations et erreurs manifestes ». Il en veut pour exemple « l’empreinte environnementale du numérique » citée par Najat Vallaud-Belkacem. Cette empreinte est d’abord constituée par « les terminaux et leur possession, loin devant les usages », argumente-t-il.

Ce lundi soir, l’ancienne ministre a répondu aux critiques, demandant à ses lecteurs de « ne pas se focaliser sur le nombre de gigas. Si vous m’avez lue, ce n’est pas ce que je propose, c’est une simple illustration. » Cette tribune, « n’est pas une attaque sur la liberté d’expression, lance-t-elle, mais au contraire [des pistes pour] nous défendre face à une aliénation. »