Guerre en Ukraine : Pluie de missiles sur Kiev et sept ans de prison pour un poème

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs, à 19h30. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de la journée.

Le fait du jour

C’est la première attaque d’ampleur contre Kiev depuis février. Mais « tous les missiles ont été abattus dans la région », a indiqué l’armée de l’air ukrainienne, précisant que parmi les projectiles, il y avait deux missiles balistiques Iskander et Kinjal ainsi que 29 missiles de croisière. Selon la présidence ukrainienne, 13 civils ont été blessés dans plusieurs quartiers de la ville et quatre dans la région de Kiev. Les débris des missiles, en retombant, provoquent dégâts et victimes à chaque bombardement.

« Cette terreur se poursuit jour et nuit. Il est possible d’y mettre fin grâce à l’unité mondiale […] Cela est tout à fait possible si nos partenaires font preuve d’une volonté politique suffisante », a assuré Volodymyr Zelensky, soulignant que son pays « a besoin du soutien » occidental. Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a de son côté exhorté le Congrès américain à « sauver des vies » en octroyant les 60 milliards de dollars d’aide à Kiev, bloqués depuis des mois en raison de luttes politiques entre démocrates et républicains.

Le chiffre du jour

87,28. C’est en pourcentage le nombre de voix obtenues par Vladimir Poutine, selon les résultats définitifs de la présidentielle, annoncés ce jeudi par la Commission électorale. « Ce sont des élections historiques », a affirmé sa présidente Ella Pamfilova, estimant que chaque électeur ayant voté avait apporté « sa contribution au renforcement de la Russie ». Sans aucun second degré, elle a fait l’éloge d’une campagne électorale « très propre » et « très responsable », en assurant que la Commission électorale centrale n’avait reçu que « 459 plaintes au total sur des violations ». « Ce n’est rien du tout », a estimé Ella Pamfilova, qui, on n’en doute pas, sera prochainement récompensée pour sa fidélité au boss du Kremlin.

La déclaration du jour

« [Vladimir Poutine] a construit sa manœuvre avec l’idée que les Occidentaux n’iront jamais en Ukraine mais qu’ils se contenteront de fournir des armes. Il faut lui montrer qu’il ne pourra pas utiliser cette logique pour aller au bout, parce que cette idée n’est pas juste. » »

Le chef d’état-major français des Armées, le général Thierry Burkhard, n’a pas contredit jeudi les déclarations controversées d’Emmanuel Macron indiquant qu’un déploiement de troupes au sol n’était « pas exclu ». Selon le militaire, qui recevait à Paris son homologue suédois Micael Byden, Kiev ne réclame pas de soutien en termes d'hommes mais l’Otan, que la Suède vient de rejoindre, doit se préparer à toutes les éventualités.

La tendance du jour

La répression par les autorités russes des propos antiguerre ne se relâche pas. Un tribunal militaire de Moscou a en effet reconnu Alexandre Byvchev coupable d' « appels au terrorisme » et de « diffusion de fausses informations » sur l’armée. Selon l’ONG spécialisée OVD-Info, il a été poursuivi pour un court poème antiguerre publié sur Facebook qui commençait par la phrase « Sur l’Ukraine tombent les missiles » et dans lequel il s’adressait en conclusion aux soldats de son pays en espérant l’apparition d’un « Stauffenberg russe ».

Le colonel Claus von Stauffenberg organisa l’attentat manqué contre Adolf Hitler du 20 juillet 1944 et fut fusillé dès l’échec de cette tentative de coup d’Etat. D’après l’accusation, en mentionnant le cas de von Stauffenberg, le poète Alexandre Byvchev appelait ni plus ni moins qu’à l’assassinat de Vladimir Poutine.

Selon Memorial, Alexandre Byvchev, 51 ans, vivait dans un village de la région russe d’Orel (ouest) et était professeur d’allemand de formation. Il était en détention provisoire depuis février 2023 dans le cadre de cette même affaire, a précisé cette ONG.