Guerre en Ukraine : Le Kremlin prononce le mot « guerre », Kiev s’attend à une « offensive estivale »

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs, à 19h30. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de la journée.

Le fait du jour

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des frappes russes ont massivement frappé l’Ukraine, faisant au moins cinq morts et endommageant des infrastructures énergétiques. Les forces russes ont lancé plus de « 60 Shahed [un drone explosif] et presque 90 missiles de différents types », a énuméré le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Ces frappes de grande ampleur ont entraîné des coupures d’électricité dans au moins sept régions du pays et endommagé des « dizaines » d’installations, a indiqué l’opérateur Ukrenergo. Et le ministre de l’Energie a jugé que ce bombardement nocturne était « la plus grande attaque contre l’industrie énergétique ukrainienne de ces derniers temps ».

L’une des deux lignes électriques alimentant la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, occupée par Moscou, a d’ailleurs été coupée. Et dans la foulée, huit missiles russes ont touché DniproHES, la plus grande centrale hydroélectrique d’Ukraine, infligeant des « dégâts très importants », a indiqué le parquet ukrainien.

Le chiffre du jour

7. C’est le nombre de personnes arrêtées par les services de sécurité russes (FSB) ce vendredi à Moscou. Elles sont accusées d’être en lien avec un groupe de combattants pro-Ukraine, auteur d’incursions armées en Russie. Les suspects auraient été en contact avec le Corps des volontaires russes, désignée « organisation terroriste » par Moscou, a indiqué le FSB. Il a également déclaré avoir saisi aux domiciles des suspects une machette, des couteaux ou encore des « moyens de communication » permettant de s’entretenir avec les chefs du Corps des volontaires russes.

La déclaration du jour

« Nous nous trouvons en état de guerre. Oui, cela a commencé comme une opération militaire spéciale, mais dès que toute cette bande s’est formée, quand l’Occident collectif a participé à tout cela aux côtés de l’Ukraine, pour nous, c’est devenu une guerre. » »

Tels sont les mots du porte-parole du Kremlin qui, dans une interview parue vendredi dans le média Argoumenty I Fakty, a également rappelé l’objectif du Kremlin de conquérir entièrement les quatre régions ukrainiennes (Kherson, Donetsk, Lougansk et Zaporijjia) dont Moscou revendique l’annexion depuis septembre 2022. « De jure, c’est une opération militaire spéciale, mais de facto, cela s’est transformé en guerre », a encore précisé Dmitri Peskov lors de sa conférence de presse quotidienne.

La tendance du jour

Le commandant des forces terrestres ukrainiennes juge désormais « possible » une offensive estivale russe. Les forces russes « sont en train de créer un groupe de plus de 100.000 personnes », a déclaré le général Oleksandre Pavliouk à la télévision nationale ukrainienne. « Il ne s’agira pas nécessairement d’une offensive. Peut-être l’utiliseront-ils pour reconstituer leurs unités qui perdent leurs capacités de combat », a-t-il ajouté. « Mais il est possible qu’au début de l’été, ils disposent de forces pour mener des opérations offensives sur une des directions », a-t-il dit, notant que ce scénario représentait « la prévision la plus sombre ».

« Nous ne connaissons pas les plans de la Russie dans leur entièreté. Nous ne connaissons que les données dont ils disposent et ce qu’ils sont en train de créer », a encore souligné Oleksandre Pavliouk, assurant que les troupes de Moscou avaient aujourd’hui l’initiative. « La Russie ne peut pas se permettre de perdre l’avantage sur le champ de bataille, et seul un ralentissement de leurs actions nous permettra de prendre l’initiative », a-t-il ajouté.

La grande contre-offensive ukrainienne de l’été 2023 s’était heurtée à de puissantes lignes de défense russes qui ont épuisé les ressources de l’armée ukrainienne sans permettre de libérer les régions occupées par la Russie. Reste que l’armée russe a revendiqué ces derniers mois la conquête de villages face à des soldats ukrainiens en manque de munitions mais le front est largement gelé depuis plus d’un an, aucun camp ne réussissant de véritable percée.